
Le dilemme géopolitique du savant
Le conflit en Ukraine rappelle à quel point, en temps de guerre, les chercheurs sont pris en étau entre patriotisme et internationalisme.
Au cours de la Première Guerre mondiale, des centaines de navires ont échappé aux torpilles, en partie grâce aux motifs géométriques dont ils ont été peints.
Article réservé aux abonnés numériquesEn 1914, Pablo Picasso aurait prodigué ce conseil : « S'ils veulent rendre une armée invisible à distance, ils n'ont qu'à habiller les hommes en arlequins. » Une plaisanterie, sans doute, car comment imaginer que le costume chamarré, fait de losanges multicolores, du personnage de la commedia dell'arte puisse être un modèle de discrétion ? Et pourtant… En matière de camouflage et de dissimulation, les techniques les
Le conflit en Ukraine rappelle à quel point, en temps de guerre, les chercheurs sont pris en étau entre patriotisme et internationalisme.
La Première Guerre mondiale a déchiré une communauté internationale de physiciens jusqu’alors soudée. Durant l’entre-deux-guerres, deux physiciens de renom, Hendrik Lorentz et Robert Millikan, ont tenté de renouer les liens.
Dans les années 1930, le groupe de mathématiciens Bourbaki a promu une vision abstraite et universelle de sa discipline en rupture avec celle de ses prédécesseurs. Le sacrifice de nombreux jeunes mathématiciens durant la Première Guerre mondiale a sans doute fortement contribué à ce revirement.
Depuis Charles Darwin et Alfred Wallace, les biologistes de l’évolution s’interrogent sur l’éventuel avantage sélectif que les rayures apportent aux zèbres. Un siècle et demi plus tard et après dix-huit hypothèses, la solution semble en vue.
Comment abreuver un million de chevaux à raison de 15 à 60 litres par jour et par animal ? Comment protéger de la boue les myriades d’hommes terrés dans les tranchées ? Tels étaient les défis des géologues, acteurs méconnus de la guerre de 14-18.
Que feriez-vous si le gouvernement vous demandait d’effectuer des recherches visant à défendre les populations contre des épidémies intentionnelles ? Au cours du XXe siècle, nombre de chimistes et biologistes civils, confrontés à cette question, ont accepté de collaborer secrètement, même si cela signifiait souvent aussi développer et produire les armes biologiques à combattre.
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