Polémique - Dans l’affaire des présumées fausses déclarations de candidatures au sein de la liste frontiste à Montbéliard, Marine Le Pen monte au créneau Face à l’UMP, le FN porte plainte

Sébastien MICHAUX - 12 mars 2014 à 05:00 | mis à jour le 13 mars 2014 à 15:05 - Temps de lecture :
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Marine Le Pen annonce un dépôt de plainte « imminent ».  Ph. ER
Marine Le Pen annonce un dépôt de plainte « imminent ». Ph. ER

Montbéliard. À chaque jour, son feuilleton. Or, à moins de deux semaines du 1er tour des municipales, la riposte s’organise d’autant plus fermement que la pression monte.

À Montbéliard où la justice, interpellée par un candidat UMP, a ouvert une enquête pour définir si oui ou non deux candidatures de la liste FN, portée par Sophie Montel, s’avèrent abusives (notre édition d’hier), la contre-attaque provient aujourd’hui de Paris, depuis le siège du parti frontiste. Jointe hier par nos soins, Marine Le Pen annonce un dépôt de plainte « imminent » par l’avocat du parti, Wallerand de Saint-Just, à l’égard de Gilles Maillard, le colistier désormais le plus célèbre de la candidate UMP à la mairie de la cité des Princes, Marie-Noëlle Biguinet.

Recours en vue

Motif : intrusion au domicile et menaces. Car, selon les attestations produites par les deux personnes encartées au FN et soupçonnées d’avoir signé un document d’engagement à la place de leur conjoint, le militant UMP aurait, comme l’écrit l’une d’elles, « tenté de [le] dissuader d’être candidat sur la liste du Front national ». La seconde candidate, qui semble cependant avoir paraphé les documents à la place de son mari, adhérent comme elle au FN depuis deux décennies mais incapable de quoi que ce soit eu égard à son état de santé, va jusqu’à parler de « chantage ». « Le but étant », écrit l’intéressée âgée de 76 ans, de lui faire comprendre « qu’en votant FN, je favoriserai la liste Hélias », le maire socialiste sortant.

Gilles Maillard, lui, conteste les accusations. « À aucun moment, je ne leur ai demandé de se retirer de la liste ni proféré aucune menace. Le FN cherche à faire diversion, il est attaqué de toutes parts pour des manipulations du même genre. »

« Voilà qui prouve au contraire », rétorque Marine Le Pen, « qu’il y a panique à bord ». « Nous avions 100 listes en 2008, près de 600 en 2014, dans un mode de scrutin qui ne fonctionne que dans le cadre d’une bipolarisation. A partir du moment où une autre force émerge, ça bouleverse les équilibres, le système panique et tente de salir et verse dans la diffamation. »

Certitude : à Montbéliard, le FN fait peur, surtout à droite. « Il est d’ailleurs étonnant que la tête de liste UMP n’ait pas pris ses distances vis-à-vis de son colistier », renchérit la présidente du FN.

Marie-Noëlle Biguinet, qui assure ne pas avoir été préalablement informée de l’initiative de Gilles Maillard, ne se désolidarise pas de cette action, s’en remettant à la justice. Laquelle ne tranchera pas le litige avant l’élection. De fait, des recours se dessinent. A l’UMP d’une part, où l’on peut estimer qu’à une candidature près, la liste FN n’aurait pas pu concourir. Au parti d’extrême-droite d’autre part, où Marine Le Pen se réserve le droit de demander l’annulation du scrutin eu égard, dit-elle, à des « manœuvres ayant pour objectif d’altérer la sincérité du scrutin ».