POLEMIQUEUn bar identitaire à Strasbourg veut aider des SDF, mais Français seulement

Strasbourg: Ouverture d’un bar identitaire qui veut aider des SDF, mais Français seulement

POLEMIQUENé en mai à Lyon avec l’ouverture d’un squat destiné aux « Français de souche précarisés » fin mai, le Bastion social ouvre un bar identitaire à Strasbourg, ce samedi. Pour s’y opposer, une manifestation est déjà prévue…
Le Bastion social est né de l'ouverture de ce squat destiné aux ''Français de souche'' dans le centre de Lyon, fin mai 2017.
Le Bastion social est né de l'ouverture de ce squat destiné aux ''Français de souche'' dans le centre de Lyon, fin mai 2017. - Illustration compte Twitter - GUD Lyon.
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • A l’initiative de ce mouvement, des militants du GUD qui ont ouvert, en juin à Lyon, un squat pour les Français précarisés.
  • L’accès au bar sera réservé aux adhérents.

Le Bastion social est né à Lyon. Le 27 mai, des militants de l’extrême droite radicale issus du Groupe union défense (Gud) ont ouvert dans le Rhône un squat destiné à « offrir un logement aux Français précarisés », et donc triés selon leur nationalité. S’ils ont été expulsés le 13 juin, leur mouvement tente de grandir dans l’hexagone.

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A Strasbourg, l’ouverture du local associatif d’une nouvelle section locale du Bastion social est ainsi prévue ce samedi 9 décembre. « A Lyon, nous étions une dizaine d’Alsaciens à participer à la réfection du bâtiment occupé, ça nous a soudés, raconte le porte-parole qui dit s'appeler Alexis Volders. De retour ici, on s’est motivés, et d’autres nous ont rejoints. »

« On va d’abord tendre la main aux Français »

Dans un lieu « du centre-ville » encore tenu secret ce jeudi, l’inauguration doit avoir lieu à 15h, au terme d’une réunion « de présentation ». Mais le militant, qui se déclare ingénieur dans le civil, attaque la description : « Ce sera un lieu où échanger, boire un coup, autour d’activités diverses… » Le bar identitaire sera néanmoins réservé aux adhérents.

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Nommé L'Arcadia (d’un des noms du vaisseau d’Albator, « un bateau pirate contre le système », dixit le porte-parole de 24 ans), cherchera-t-il ensuite à devenir un lieu d’hébergement ?

« On a potentiellement la place, mais on va d’abord commencer par lancer le local. Après, on est déjà en contact avec des gens dans le besoin, à la rue ou en difficulté, et on va essayer d’avancer assez vite par rapport à eux, c’est notre volonté. Comme on se veut un mouvement qui défend l’esprit français, on va d’abord tendre la main aux Français. »

« Les nôtres avant les autres », slogan officiel

« Les nôtres avant les autres », tel est le slogan du mouvement. Au cœur d’un noyau d’une quinzaine de militants alsaciens de 20 à 27 ans – issus, entre autres, du Gud ou de groupuscules comme la Dissidence française –, Alexis Volders évoque encore une « vision politique large », puis met bout à bout « action sociale » et « défense de notre identité ».



Depuis l’annonce de cette ouverture sur Facebook le 20 novembre, les réactions outrées n’ont pas manqué, avant celle, ce jeudi, du maire de Strasbourg. Plusieurs organisations antifascistes, étudiantes, syndicales ou encore politiques ont ainsi appelé à manifester à partir de 15h samedi, de la rue du Faubourg National jusqu’à la place de la Bourse.

Non au local fasciste à Strasbourg, tel est le nom de la manifestation prévue samedi contre l'ouverture du local du Bastion social.
Non au local fasciste à Strasbourg, tel est le nom de la manifestation prévue samedi contre l'ouverture du local du Bastion social. - B. Poussard / 20 Minutes.

Une déclaration a été faite auprès des autorités, qui répondent à 20 Minutes :

« Comme pour toutes les manifestations, la préfecture suit avec attention les conditions de sécurisation en lien avec ses organisateurs, en particulier en cette période de marché de Noël. »

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« On a peur que ce soit le début, qu’il y ait des agressions »

Parmi les instigateurs du rassemblement, la Brigade antifasciste de Strasbourg souhaite « leur montrer qu’ils ne sont pas les bienvenus », sans chercher l’affrontement. « On a peur que ce soit le début de quelque chose de dangereux, qu’il y ait des agressions quotidiennes comme dans le Vieux Lyon », embraye une de ses membres, Alexandra.

« Sous couvert de misère sociale, ils vont diviser les classes exploitées, sur fond de racisme, de sexisme ou d’homophobie… Nous, on veut que le fascisme disparaisse. Pour moi, pas question de dialoguer avec eux. »

« Notre ouverture se fait en toute légalité, on regarde ça avec indifférence », réagit le porte-parole du Bastion social. L’ouverture d’un tel local associatif, en effet, « ne nécessite pas d’autorisation spécifique », selon les explications de la préfecture du Bas-Rhin. Mais des autorisations pourraient être nécessaires en fonction des activités menées à l’avenir.

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