Deux Palestiniens tués, tirs de roquettes sur Israël

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Proche-OrientDeux Palestiniens tués, tirs de roquettes sur Israël

La tension est montée d'un cran, vendredi, deux jours après la décision de Donald Trump sur Jérusalem. Deux manifestants ont été tués à Gaza, d'où des roquettes ont ensuite été tirées.

Des heurts violents ont éclaté vendredi à Jérusalem et en Cisjordanie occupée entre forces israéliennes et Palestiniens appelés à manifester leur «rage» contre la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. Deux Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza.

L'homme de 30 ans a été tué par des tirs de l'armée israélienne à l'est de Khan Younès alors qu'il protestait près de la barrière de sécurité fermant hermétiquement les frontières d'Israël avec la bande de Gaza, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé.

Quatorze Palestiniens y ont par ailleurs été blessés par des tirs israéliens. Des avions israéliens ont bombardé des positions militaires du Hamas en réponse à des tirs de roquettes. Ils ont fait dix blessés.

Cette journée de grande prière hebdomadaire, annoncée comme celle de la mobilisation des Palestiniens contre l'annonce faite mercredi par le président Donald Trump, a aussi vu des dizaines de milliers de personnes protester dans le monde musulman, comme en Iran ou en Malaisie. Aucun incident violent n'a été rapporté lors de ces manifestations.

En Jordanie, le seul pays arabe avec l'Egypte à avoir signé la paix avec Israël, quelque 20'000 personnes ont manifesté à Amman et dans d'autres villes, en criant que «Jérusalem est la capitale de la Palestine», selon des correspondants de l'AFP sur place.

Au Caire, des centaines de fidèles entourés de policiers anti-émeute, ont manifesté à la mosquée Al-Azhar. Le grand imam d'Al-Azhar a par ailleurs annoncé un peu plus tard annuler une rencontre prévue avec le vice-président américain Mike Pence durant le mois décembre après la décision de Donald Trump.

Au Liban, des milliers de membres de partis islamistes et de gauche, ainsi que des Palestiniens ont organisé une marche à Beyrouth. En Syrie voisine, malgré la guerre, des Syriens et des Palestiniens ont manifesté. A Istanbul, plusieurs milliers de personnes ont défilé après la prière en brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes proclamant «Jérusalem est notre honneur» ou «A bas l'Amérique, à bas Israël».

Réunion en urgence à New York

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence vendredi pour débattre de la décision du président américain Donald Trump sur Jérusalem. Celle-ci «n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité», ont affirmé les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne à l'issue de cette réunion au cours de laquelle les Etats-Unis se sont retrouvés isolés. Elle «ne favorise pas la perspective de paix dans la région», ont-t-ils ajouté.

Lors de la réunion, l'ONU s'est dite «très inquiète des risques d'une escalade violente». Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, a appelé les dirigeants du monde entier «à montrer de la sagesse» pour ramener le calme dans la région.

A Jérusalem même, de violentes empoignades ont mis aux prises manifestants palestiniens et policiers israéliens dans et autour de la Vieille ville. A Hébron, Bethléem, Jéricho et près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, les forces israéliennes ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes aux jets de pierres de dizaines de jeunes Palestiniens, selon des témoins.

Dans ce territoire palestinien occupé depuis cinquante ans, le Croissant-Rouge a indiqué avoir traité 22 personnes blessées par des projectiles en caoutchouc et, pour l'une d'elles, à balle réelle.

«Jour de rage»

Au lendemain de l'appel du mouvement islamiste Hamas à une «nouvelle intifada», les groupes palestiniens ont déclaré ce vendredi «jour de rage». Israël a déployé des centaines de policiers supplémentaires dans et autour de la Vieille ville de Jérusalem, où se trouve l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme le mont du Temple.

Selon les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville. Ils ont annoncé qu'ils ne discuteront plus avec les Etats-Unis tant que Donald Trump ne sera pas revenu sur cette décision, a déclaré Saeb Erekat, négociateur en chef des Palestiniens.

L'annonce de Donald Trump «ne préjuge pas de l'état final des négociations entre les parties prenantes, y compris sur les limites de la ville», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Les Etats-Unis ne déménageront «probablement» pas leur ambassade avant au moins deux ans. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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