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Alain Badiou, encore vert et toujours rouge

A 80 ans, le philosophe publie son “Eloge de la politique” et “Je vous sais si nombreux”, dans lesquels il réhabilite l’idée communiste… seul contre tous.

Par Juliette Cerf

Publié le 09 décembre 2017 à 16h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h38

A la barbe de tous ses vieux confrères intellectuels « renégats », maoïstes d’hier devenus à ses yeux les réactionnaires d’aujourd’hui — dans le viseur Bernard-Henri Lévy, Jacques-Alain Miller, Jean-Claude Milner ou feu André Glucksmann —, le toujours vert Alain Badiou affirme et réaffirme son communisme. A tout juste 80 ans, le penseur, qui n’a pourtant pas voté depuis 1968, publie son Eloge de la politique (éd. Flammarion) — un dialogue avec la journaliste Aude Lancelin, qui vient parachever ses trois éloges passés, de l’amour (2009), du théâtre (2013) et des mathématiques (2015). Fidèle à son habit rouge en pleine époque où les vestes se retournent et aiment à changer de couleur, son éloge de la politique se concentre donc sur la défense de ce qu’il nomme l’hypothèse communiste, soit « l’appropriation collective de ce qui est juste ».

Sortir de la préhistoire

Son coup de marteau, et de faucille, enfonce le clou dans Je vous sais si nombreux (éd. Fayard) : « [...] ou bien l’humanité rompt avec le néolithique contemporain qu’est le capitalisme et ouvre à échelle globale sa phase communiste ; ou bien elle reste dans sa phase néolithique, et elle sera très fortement exposée à périr dans une guerre atomique ». Le changement d’échelle est, pour Badiou, historique : sortir de la préhistoire — dont le prétendument jeune et moderne Emmanuel Macron, qui prolonge, en fait, le vieil ordre « inégalitaire et concurrentiel », est pour lui une énième incarnation, élue à la faveur d’un « coup d’Etat démocratique » ! Loin d’être essorée, ou dévoyée dans un appareil d’Etat totalitaire, comme cela a été le cas en Russie ou en Chine, l’idée communiste n’en serait qu’à ses balbutiements ; les échecs passés étant à même de mettre au jour le « nouveau communisme », qui devra être porté par une alliance internationale entre intellectuels révolutionnaires et prolétaires nomades. Si les prolétaires nomades sont légion, Alain Badiou reste, lui, bien seul dans sa catégorie. 

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