Le président américain Donald Trump a choisi d’agir sur un secteur sensible : les les réserves naturelles. Dans une proclamation du 4 décembre, il a affirmé vouloir réduire de façon drastique la taille de deux d’entre elles et autoriser l’exploitation des ressources naturelles qu’elles contiennent. Un choix qui ne fait pas l’unanimité.   

QUELS TERRITOIRES SONT CONCERNÉS PAR CETTE DÉCISION ?

C’est au cœur de l’Utah que se trouvent les deux territoires protégés. Le premier, le Bears Ears National Monument, va voir sa surface diminuer de 85 %, et ce, alors qu’il a été officiellement été nommé monument naturel protégé par le président Barack Obama en 2016. Quant au second, le Grand Staircase-Escalante National Monument, il va perdre 50 % de sa superficie. Celui-ci a été déclaré monument national en 1996 par le président Bill Clinton.

Donald Trump, lors d’une déclaration, a d’ailleurs expliqué que cette décision était « une action historique ». Ces deux réductions d’espaces protégés sont les plus importantes qu’aient connues les Etats-Unis. Une décision qui n’est pas sans conséquence sur le futur de ces zones autrefois préservées et sacrées pour les populations amérindiennes.

A QUELS RISQUES CES TERRES SONT-ELLES EXPOSÉES ?

N’étant plus sous protection fédérale, il est possible pour ceux qui le souhaitent d’exploiter les richesses naturelles des deux réserves. 810 000 hectares de terres sont ainsi à la merci du forage et de l’exploitation minière, deux activités jusqu’alors interdites dans ces monuments naturels protégés. Mais il n’y a pas que les ressources naturelles de ces terres qui sont menacées par ce choix.

Le Grand Staircase-Escalante National Monument et le Bears Ears National Monument étaient d’ailleurs considérés comme importants de par leur intérêt à la fois historique et scientifique. Mais au-delà de la faune et de la flore, l’Utah possède un important patrimoine historique laissé par les Amérindiens qui est lui aussi exploitable. Peintures, monuments et autres témoignages, ce sont au total 100 000 trésors archéologiques qui sont directement menacés, ces derniers se trouvant au cœur des zones exclues de la protection fédérale.

UN CHOIX PARTICULIÈREMENT CONTROVERSÉ

Les scientifiques sont inquiets car redessiner les frontières de ces monuments pourrait porter préjudice à la recherche scientifique et aux découvertes. Certains ont même déclaré que « perdre ces protections, c’est comme perdre la protection de certains de nos parcs nationaux les plus prisés et les plus chers. Leurs valeurs sont comparables d’un point de vue écologique et biologique. »

Depuis l’annonce faite par Donald Trump, des milliers de personnes se sont rendues devant le Capitole de l’Utah afin de manifester leur mécontentement. Une ONG est même allée plus loin en déposant une plainte afin de contester la décision du président américain. Même si Donald Trump a assuré dans un discours prononcé le 4 décembre « j’ai demandé si ce sera controversé, ils m’ont tous dit non », ce choix fait beaucoup de vagues dans le pays et le président pourrait, comme pour l’importation de trophées de chasse, revenir sur sa décision.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments