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En Chine, la reconnaissance faciale envahit le quotidien

De la sécurité publique au paiement en caisse automatique, la technologie est utilisée tous les jours dans la société chinoise.

Par  (Shanghaï, correspondance)

Publié le 09 décembre 2017 à 10h30, modifié le 10 décembre 2017 à 06h35

Temps de Lecture 6 min.

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Lors d’un salon des professionnels de la sécurité publique, à Shenzhen, en Chine, le 30 octobre.

Shanghaï, un après-midi d’automne. Alors que l’agent qui fait la circulation a le dos tourné, un homme entre deux âges traverse au rouge. Quelques secondes plus tard, son visage apparaît sur les écrans installés dans les arrêts de bus du quartier. Il y restera, en alternance avec celui d’autres contrevenants, jusqu’à ce qu’il aille s’acquitter d’une amende de 20 yuans (2,60 euros) au commissariat du quartier.

D’autres villes de Chine ont adopté le système. Parfois moins discrètement, comme Shenzhen, la métropole qui fait face à Hongkong, où le visage des piétons trop pressés apparaît sur un écran géant au coin des carrefours.

La méthode ne dérange pas. « Il ne faut pas traverser au rouge, donc je ne vois pas où est le problème », commente un jeune Shanghaïen en haussant les épaules. La plupart des passants ne sont pas dérangés par le caractère intrusif de la technologie, tant qu’elle vise à faire respecter la loi.

Cette acceptation du public est l’un des facteurs qui permet à l’empire du Milieu d’avoir une longueur d’avance dans le domaine de la reconnaissance faciale. « En Chine, les gens sont moins préoccupés par les questions de vie privée, ce qui nous permet d’aller plus vite », déclarait Xian-Sheng Hua, directeur de la branche intelligence artificielle d’Alibaba, le leader chinois du commerce en ligne, début octobre lors d’un forum professionnel à Amsterdam.

Et la Chine va vite : aujourd’hui, la plupart des gouvernements locaux sont équipés de systèmes de reconnaissance faciale. De plus en plus d’institutions se laissent tenter. Installée dans les dortoirs d’universités, cette technologie remplace désormais les concierges, pour savoir à quelle heure rentrent les étudiants. De plus en plus, elle prend la place des badges pour rentrer dans les bâtiments d’entreprises.

Un système très bon marché

Cet été, une utilisation inattendue du système a fait les gros titres : des toilettes publiques à Pékin ont installé un distributeur de papier toilette à reconnaissance faciale pour lutter contre les abus : pas plus de 60 cm toutes les neuf minutes pour une même personne… D’autres toilettes « 2.0 » ont suivi dans le pays…

Si le système se fait si envahissant en Chine, c’est parce qu’il est désormais très bon marché. Pour les fonctions les plus basiques, une webcam équipée d’un logiciel simple suffit. « L’important, ce sont les algorithmes, explique Leng Biao, professeur de vision informatique à l’école d’ingénierie de l’université Beihang de Pékin. Quand il s’agit de vérifier l’identité d’une personne dont on a la photo, la reconnaissance faciale est très fiable, on trouve même des logiciels gratuits sur Internet. »

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