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Pour Jean-Michel Blanquer, les mères voilées ne devraient "normalement" pas accompagner les sorties scolaires
Le ministre de l'Education nationale n'est pas sur la ligne du conseil d'Etat.

Pour Jean-Michel Blanquer, les mères voilées ne devraient "normalement" pas accompagner les sorties scolaires

Laïcité

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Au détour d'une interview ce 10 décembre dans Le Grand Jury sur RTL, le ministre de l'Education s'est dit opposé à ce que des femmes voilées puissent accompagner les élèves lors de sorties scolaires, et ce au nom de la neutralité du service public. La position du conseil d'Etat diffère.

Au lendemain de l'annonce de la création des "unités laïcité" au sein de tous les rectorats de France, Jean-Michel Blanquer a détaillé quelles applications futures il voyait pour la laïcité à l'école lors du Grand Jury sur RTL-Le Figaro-LCI, dimanche 10 décembre. Car "la République doit regarder les choses en face, il est évident qu'il y a des atteintes à la laïcité à l'école depuis quelques années", observe le ministre de l'Education nationale. Il évoque des "exemples problématiques" : "Quand on ne fait pas respecter la loi de 2004 (...), quand un professeur de SVT dit que la Terre tourne autour du soleil, et qu'une partie de la classe se met en rébellion en disant que ce n'est pas conforme à leurs convictions créationnistes."

Une neutralité religieuse appliquée aux parents accompagnateurs

Mais c'est sur la question des mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires que Jean-Michel Blanquer a pris une position plus ferme. L'ex-recteur de l'académie de Créteil souhaite en effet que s'applique un principe de neutralité religieuse. "Il y a une jurisprudence du Conseil d'Etat sur ce sujet. (...) Mon approche personnelle, c'est que toute personne qui accompagne les élèves est en situation d'être un collaborateur bénévole du service public, c'est le terme juridique. Autrement dit, il doit se conformer à un certain nombre de devoirs." Donc pas de voile pour les accompagnatrices, l'interroge le journaliste ? "Normalement, non. Maintenant, je respecte le droit. Il y a un état de la jurisprudence qui doit être consacré."

En prenant cette position, Jean-Michel Blanquer dévie de la ligne du Conseil d'Etat, lequel avait tranché cette question le 23 décembre 2013, en jugeant que les parents d'élèves étaient non pas des agents, mais des usagers du service public, ce qui n'inclut pas les mêmes attentes en termes de neutralité religieuse. Seul le "trouble à l'ordre public" pouvait alors motiver des exceptions. S'ajustant à cette position, Najat Vallaud Belkacem avait clarifié la position du ministère devant l'Observatoire de la laïcité en octobre 2014, déclarant que "

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne