Pourquoi les grèves ont souvent lieu les mardis et les jeudis

Quatre syndicats de la RATP appellent à la grève sur les lignes A et B du RER ce mardi. Un jour qui n’a pas été choisi au hasard.

 Les grèves en France ont souvent lieu les mardis et les jeudis.
Les grèves en France ont souvent lieu les mardis et les jeudis. LP/Philippe de Poulpiquet

    Les voyageurs des lignes A et B du RER vont devoir prendre leur mal en patience. Ce mardi à partir de 4 heures, les salariés de la RATP sont en effet appelés à la grève par quatre syndicats de l'entreprise (CGT, Unsa, SUD et FO). Un choix de date qui ne doit rien au hasard.

    Depuis septembre, la quasi-totalité des appels à la grève lancés par la RATP et la SNCF ont en effet porté sur des mardis et des jeudis. Une récurrence que Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l'université de Bourgogne, explique par un souci d'efficacité. « Ce sont tout simplement les jours où l'on est sûr de mobiliser du monde », résume-t-il.

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    Certes, le calendrier des grèves n'obéit à aucune règle officielle. Les syndicats ont cependant des raisons très pragmatiques de vouloir mobiliser les militants les mardis et les jeudis. « Le lundi, tout le monde n'est pas revenu sur son lieu de travail et le mercredi, c'est le jour où on doit s'occuper des enfants », détaille Dominique Andolfatto. Quant au vendredi, avec l'allègement du temps de travail, « certains sont déjà partis en week-end », ajoute ce spécialiste du syndicalisme. Les samedi et dimanche, historiquement consacrés au repos, sont quant à eux inimaginables pour une grève.

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    « Dans la pratique française, la grève est déjà un sacrifice puisqu'il peut y avoir des répercussions salariales, analyse encore Dominique Andolfatto. Si on ajoute des perturbations de l'organisation familiale, ça fait beaucoup. » Restent donc les mardis et jeudi, « où on peut potentiellement rassembler du monde ». En somme, « la vie privée passe avant les causes collectives », conclut le chercheur.