Le livre que vous offrez le plus ? "Le Petit Prince", de Saint-Exupéry

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Le livre que vous offrez le plus ? "Le Petit Prince", de Saint-Exupéry

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"Le petit prince" d'Antoine de Saint-Exupéry
"Le petit prince" d'Antoine de Saint-Exupéry
© Getty - ullstein bild

Quel livre avez-vous le plus offert dans votre vie, au point d'en avoir déjà acheté plusieurs exemplaires? Nous vous avons posé la question sur les réseaux sociaux, et vous avez été des milliers à nous répondre. Votre lauréat ? "Le Petit Prince", de Saint-Exupéry. Haut la main !

Nous l'avons tous, ce livre singulier, dont la lecture a suscité tant de choses en nous, que nous n'avons qu'une envie : l'offrir le plus largement possible. À l'approche des fêtes de fin d'année, nous avons voulu savoir quel livre vous aviez l'habitude de vous procurer en plusieurs exemplaires, pour en faire cadeau. Voici les résultats du sondage que nous avons lancé sur les réseaux sociaux le 23 novembre. Vous avez été près de 2000 à participer.

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La promesse de l'aube (Romain Gary), Cent ans de solitude (Gabriel García Márquez), King Kong Théorie (Virginie Despentes), 1984 (George Orwell), Dune (Frank Herbert), L'Ecume des jours (Boris Vian), Le Quatrième Mur (Sorj Chalandon), La Vie mode d'emploi (Georges Perec), L'usage du monde (Nicolas Bouvier), L'Alchimiste (Paulo Coelho)... Si vous avez parcouru les commentaires, vous vous êtes sans doute aperçus que quelques titres ont tiré leur épingle du jeu. Mais aucun autant que Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, qui a glané des dizaines de vos suffrages. 

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"C'est l'insolation, la soif, la proximité de la mort, qui ont fait surgir à la façon d'une hallucination cette figure quand même très étrange du Petit Prince"

Saviez-vous que c'était également le livre préféré du philosophe Martin Heidegger ? C'est ce que rappelait en 2013 l'écrivain Philippe Forest, dans une conférence consacrée à cette oeuvre. Intitulée "Pourquoi il faut relire Le Petit Prince", elle était relayée par France Culture Conférences :

C'est un livre d'aventure aéronautique. [...] En 1935, lors du raid qu'il mène entre paris et Saïgon, Saint-Exupéry connaît un accident avec son appareil qui l'oblige à se poser en catastrophe dans le désert de Libye. On peut supposer que c'est cet événement-là qui a été le germe à partir duquel est née la situation qu'exploite le roman du "Petit Prince"dans ses premières pages. Si on veut grossir le trait, on peut presque dire qu'il y a pour cette raison comme une dimension d'autofiction au "Petit Prince". [...] Peut être qu'après tout c'est l'insolation, la soif, la proximité de la mort, qui ont fait surgir à la façon d'une hallucination cette figure quand même très étrange du Petit Prince, venu de nulle part et apparaissant au milieu du désert pour disparaître aussitôt. Tout cela produit sur le lecteur du "Petit Prince" un très fort effet de réel.

Une lecture sublimée par les dessins à l'aquarelle ?

Et si cette oeuvre nous séduit tant, les dessins à l'aquarelle, à la plume ou au pastel de Saint-Exupéry, qui accompagnent l'histoire de son héros à la chevelure solaire, y sont peut être pour quelque chose. En 2006, l'émission "Carnet nomade" s'attardait sur l'art du dessin de l'écrivain. Avec Delphine Lacroix, responsable de la fondation Succession Saint-Exupéry :

D'un seul mouvement, d'une même oscillation, [il] semble réunir la vie et la mort. Car l'étoile fut non seulement un guide pour le pilote, un point de repère scintillant dans les espaces infinis, mais elle fut aussi une lumière pour l'écrivain qui chercha, sans véritablement la trouver, "la vérité dans les étoiles".

On a eu des témoignages d'amis qui racontent que Saint-Exupéry sans cesse dessinait, comme ça. Comme des gens toucheraient des objets... Et lui dessinait des personnages forcément éphémères, puisque les dessins devaient disparaître, nous ce qu'on a recueillis c'est ceux qui sont restés. Ce qui est touchant, c'est que sans cesse ce personnage se recrée, disparaît, et revient. Le Petit Prince est peut être l'aboutissement de tout cet univers intérieur, peuplé comme ça de personnages et de pensées. À tel point qu'on peut se demander si ce dessin, ce geste, cette main sans cesse qui griffonne, ce n'était pas quelque chose qui pouvait aussi un peu remplacer les mots. Quand le langage devenait impuissant à dire. On se souvient de cette réflexion de Saint-Exupéry : "Que faut-il dire aux hommes ? Si je reviens, que pourrais-je dire aux hommes ?"

Le voyage du Petit Prince_Carnet nomade, 03/05/2006

1h 30