Un officier de sécurité au QG de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à Paris le 4 juin 2015

Un officier de sécurité au QG de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à Paris le 4 juin 2015.

afp.com/MARTIN BUREAU

Savoir décrypter en un temps record des mots de passe, des langages codés ou casser un chiffrage, la DGSE est toujours à la recherche de petits génies de la cybersécurité. Elle en recrute 400 ans par an environ et pour ratisser le plus largement possible, l'institution s'immisce depuis trois ans dans les salles de cours des collèges et lycées, par le biais d'un concours de cryptographie qui a débuté lundi.

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Alkindi, c'est le nom de cette compétition s'adressant aux élèves de 4e, 3e et 2nde. Organisée par deux associations qui oeuvrent pour la promotion des mathématiques et de la programmation auprès d'un jeune public, elle est surtout soutenue par l'institution experte en matière de cryptographie: la DGSE, la direction générale des services extérieurs.

L'objectif de ce service de renseignement est double: il souhaite sensibiliser et initier les élèves aux enjeux de la cybersécurité afin de susciter des vocations, notamment chez les profils les plus scientifiques.

"Un aspect essentiel de l'éducation des jeunes à la citoyenneté"

Depuis lundi, 50 000 collégiens et lycéens ont pour objectif de "casser des codes secrets", afin de "découvrir de manière interactive la sécurité numérique, tout en développant leurs compétences en mathématique et informatique", indique le communiqué présentant le concours, parrainé par Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du Numérique.

"La sécurité des données numériques et de leur transmission est devenue un aspect essentiel de l'éducation des jeunes à la citoyenneté", soutient l'organisation d'Alkindi. "Cette initiative se base sur ces questions pour faire réfléchir les élèves, de façon ludique, sur les fondements mathématiques, informatiques et logiques de la cryptanalyse", détaille-t-elle.

"On a besoin de motiver les jeunes pour aller vers les matières scientifiques"

La compétition a été lancée lundi, dans le lycée de la Vallée de Chevreuse, à Gif-sur-Yvette. Sur place, Patrick Pailloux, le directeur technique de la DGSE, détaille l'approche de son institution. "On ne recrute pas des candidats aussi jeunes, dans les lycées, mais on essaie de créer des vocations. On a besoin de motiver les jeunes pour aller vers les matières scientifiques", indique-t-il au micro de France Info.

L'opération séduction est importante, car la cryptographie est désormais essentielle au fonctionnement de la DGSE. "On a besoin de décrypter des communications, de savoir ce que les ennemis de la France veulent. Même pour les James Bond qui vont dans des zones extrêmement dangereuses, on a besoin de leur donner des gadgets, des moyens de communications clandestins donc on fait beaucoup de sciences, de technologie, d'ingénierie", explique aussi Patrick Pailloux.

Les gagnants pourront se voir proposer une visite des laboratoires de recherches des services de renseignement, précise la radio. Et pourquoi pas être recrutés dès leur sortie d'étude.

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