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L'explosion du bio en France va obliger à importer de plus en plus

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- - Christophe Archambault - AFP

La Coface alerte ce mardi les agriculteurs français. S'ils ne s'adaptent pas rapidement à la demande de bio qui explose en France, les importations augmenteront. L'étude déplore déjà "des tensions sur certains approvisionnements".

Les agriculteurs bio français vont devoir augmenter leurs surfaces et leurs rendements, sinon les importations de produits biologiques en France vont fortement progresser, estime une étude publiée mardi à quelques jours de la fin des États généraux de l'alimentation.

"L'offre française semble peiner à répondre à une demande dynamique", ce qui est d'autant plus dommageable que les producteurs bio sont plutôt en meilleure santé que les non bio, souligne l'étude publiée par l'assureur-crédit français Coface. Dans ce contexte, "l'augmentation des rendements, via l'innovation ou l'extension des surfaces cultivées en bio est une question clé", ajoute l'étude.

Réticence d'une partie des acteurs

La France est le troisième marché mondial du bio (5,9 milliards d'euros en 2015, soit 7% du marché total et Coface estime qu'il atteindra environ 8 milliards en 2017), derrière les États-Unis (40 milliards en 2015, soit plus de 40% du total) et l'Allemagne (11%) et juste devant la Chine, le Canada et les autres principales économies européennes.

"La consommation augmente plus vite que l'offre depuis 2016, les conversions se sont ralenties, et on a recommencé à importer, avec même des tensions sur certains approvisionnements" a déclaré Bruno de Moura Fernandes, économiste à la Coface auteur de l'étude avec Sarah N'Sonde, responsable des analyses sectorielles.

"La dynamique de la consommation est telle que la filière devra sans doute muter pour accroître ses rendements et son échelle de production. Sinon, elle sera contrainte de recourir encore plus aux produits importés" résume le texte.

L'étude de la Coface juge "inévitable" l'agrandissement des exploitations, "malgré la réticence d'une partie des acteurs craignant que la notion d'agriculture biologique ne soit dénaturée par une industrialisation excessive de la production".

N.G. avec AFP