Cette nuit en Asie : en Chine, l'activité souffre de la lutte contre la pollution
Malgré le bond spectaculaire des exportations, la production industrielle a légèrement ralenti en novembre.
Le rebond spectaculaire des exportations n'aura pas suffi à stimuler l'activité le mois dernier en Chine. La production industrielle a légèrement ralenti en novembre, progressant de 6,1 % sur un an, ce qui marque un très léger ralentissement par rapport au moins précédent (6,2 %). Si l'industrie chinoise bénéficie de l'amélioration de la conjoncture mondiale, le régime communiste mène une vaste campagne antipollution , fermant ses usines les plus polluantes dans le nord-est du pays pour réduire les émissions nocives durant l'hiver, ce qui pèse sur l'activité.
Devenu prioritaire aux yeux de Pékin, cet objectif environnemental avait déjà pénalisé la production industrielle le mois précédent. « La faiblesse de la production industrielle s'est manifestée malgré une nette reprise de la demande externe, la croissance des ventes à l'exportation passant de 7,8 % à 11,8 % », note Julian Evans-Pritchard, analyste chez Capital Economics.
Alors que les analystes anticipent un ralentissement de l'activité maintenant que l'échéance politique du 19e Congrès du Parti communiste est passée, ils observent toutefois une bonne résistance de la consommation, comme en témoigne la hausse de 10,2 % des ventes de détail (10 % le mois précédent). Même observation concernant l'investissement qui, lui, a progressé de 6,3 % en glissement annuel, en légère hausse par rapport en octobre, calcule Capital Economics.
Hausse des taux d'intérêt surprise
La croissance chinoise étant en bonne voie pour dépasser son rythme de 2016 (+6,7 %), Pékin met davantage l'accent sur la réduction des risques financiers. Mais alors qu'elle s'était jusqu'ici plutôt évertuée à renforcer le cadre réglementaire pour tenter de ralentir le crédit, la banque centrale chinoise a pris les analystes par surprise, ce jeudi matin, en relevant de cinq points de base ses taux courts, ce qui constitue la première hausse de ces taux d'intérêt depuis mars.
Décidée dans la foulée de la nouvelle hausse de taux de la Réserve fédérale américaine mercredi soir, cette hausse sur le marché interbancaire chinois est toutefois trop minime pour avoir vraiment de conséquence sur le coût du crédit, jugent les analystes.
Frédéric Schaeffer (Correspondant à Pékin)