Valérie Pécresse à Paris le 24 septembre 2017

Valérie Pécresse à Paris le 24 septembre 2017

afp.com/GEOFFROY VAN DER HASSELT

Elle veut peser de l'intérieur. Valérie Pécresse a choisi de rester au sein de Les Républicains, malgré l'élection de Laurent Wauquiez à la présidence du parti. Alors que Xavier Bertrand a annoncé lundi son départ du parti, la présidence de la région Île-de-France opte pour une stratégie différente: garder un ancrage dans le mouvement d'opposition tout en faisant entendre sa petite musique.

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"Moi, je fais le choix de la liberté dans ma famille politique, a-t-elle annoncé ce vendredi sur RTL. Je fais le choix, avec tous ceux qui partagent ma sensibilité politique, de rester dedans mais d'être différent". Hostile au positionnement identitaire de Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse souhaite "peser" sur la ligne de LR et lance un appel à ses soutiens. "Je dis à tous les militants élus tentés de quitter la droite parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans la ligne politique de Laurent Wauquiez, je leur dis: restez avec moi, ne renoncez pas à peser sur l'avenir de la droite."

"On va jeter des pavés dans la mare"

Dans cette optique, Valérie Pecresse n'entend pas se lier les mains. L'ancienne ministre a confirmé avoir refusé de présider le Conseil national de LR, le parlement du parti. "Président ce Conseil national, c'était finalement donner un blanc-seing à Laurent Wauquiez et adhérer à une ligne politique qui n'est pas la mienne. Et moi aujourd'hui je ne veux pas me bâillonner, je veux garder entière ma liberté de parole et ma liberté d'action."

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Celle qui veut incarner une droite "ferme, sociale et réformatrice" compte bien faire usage de cette liberté. Son objectif: être le cailloux dans la chaussure de Wauquiez et empêcher le président de LR d'imposer en toute liberté sa ligne résolument droitière. "On va jeter des pavés dans la mare tout le temps", glisse-t-elle au Parisien, évoquant des propositions "iconoclastes" au début de l'année prochaine.

En parallèle de ce travail de sape, Valérie Pécresse fourbit ses armes en vue de la prochaine présidentielle. En septembre, elle a lancé le mouvement Libres! afin "d'oyxgéner la droite". Pour étoffer son offre politique, elle a installé en novembre douze groupes de travail articulés autour de deux sujets: "les opportunités" et "les menaces qui pèsent sur la société française". "Nous devons rénover le logiciel de la droite, adapter les solutions à la France d'aujourd'hui, assure au FigaroValérie Pécresse. Ce qui compte, c'est la bataille des idées, pas la bataille des décibels."

Attachée à l'organisation d'une primaire

A ce jour, elle revendique le soutien de 70 parlementaires et 500 élus. Une armée de réserve utile en 2022? Aujourd'hui, Valérie Pécresse assure ne penser qu'à ses responsabilité à la tête de la région Île-de-France. Mais la présidentielle n'est pas loin. Selon Le Parisien, elle collabore avec Patrick Stefanini, qui a dirigé sa campagne victorieuse aux dernières régionales et les campagnes 1995 et 2002 de Jacques Chirac à la présidentielle. L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur ne manque d'ailleur pas une occasion de rappeler son attachement à l'organisation d'une primaire à droite en 2022.

"La primaire a des effets pervers mais elle reste le seul système pour n'avoir qu'un candidat de la droite et du centre face à M. Macron et face aux extrêmes. Sans la primaire de 2016, nous aurions eu trois candidats à droite et aucune chance de qualification au deuxième tour.", rappelait-elle au Monde en novembre.

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