Macron : pourquoi ça marche, pourquoi ce n’est pas joué

Emmanuel Macron le sait: au bout du compte, donc au bout de son quinquennat, il sera jugé sur sa capacité à avoir fait reculer –ou non- le chômage de masse.
En attendant, simple constat, il ne cesse de marquer des points.

1. Il ne prétend pas, comme son prédécesseur, être un homme « normal » : il assume à 100% la singularité de la fonction présidentielle sous la Vème République.

2. Il ne cherche pas la synthèse à tout prix. Lui ose et tranche. Pire qu’une mauvaise décision, suggère-t-il: une non-décision.

3. Il revendique à l’heure du choix, comme il l’a encore fait dimanche soir face à Laurent Delahousse, la « solitude » de l’exercice du pouvoir.

4. A l’inverse de son prédécesseur, il ne cogère pas avec les journalistes, qu’il maltraite d’ailleurs souvent ou bien instrumentalise. Ce qui n’émeut pas le peuple. 

5. Il a pris ses distances avec le jeu de partis qui, de toute façon, n’ont pas la cote. Au risque de créer chez ses soutiens d’En Marche pas mal de vague à l’âme : mais, finalement, à quoi sert-on ?

6. Politique étrangère, Education : sur ces deux terrain déjà, sa démarche imprime, comme on dit, et fait diablement contraste.

Il y a aujourd’hui dans le rapport de l’opinion à Macron quelque chose qui ressemble à ce qui se passait, toutes choses égales par ailleurs, du temps de De Gaulle. Séduction –voire fascination- ou bien formidable exaspération : le rapport au chef est redevenu, comme jadis, absolument passionnel.  

Pour le moment, l’homme du « nouveau monde » impose à tous, même à ses adversaires, son rythme et son calendrier.

Lui dont ses adversaires et même une partie de ses amis craignaient qu’il soit trop jeune et dangereusement inexpérimenté a, en six mois, levé les doutes. Au point, c’est un comble, d’apparaître comme l’homme qui rassure.

Mais rien n’est acquis: quand le président, au détour d’une phrase, dit sur France 2 « mon peuple », soudain surgit comme un petit doute…

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