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Le PDG de Subaru renonce à son salaire pour s'excuser d'un scandale de véhicules non conformes

Subaru a dû rappeler 395.000 véhicules au Japon.

Subaru a dû rappeler 395.000 véhicules au Japon. - Behrouz Medhi - AFP

Subaru a dû rappeler le mois dernier 395.000 véhicules au Japon. Les inspections finales avaient été effectuées par du personnel non certifié.

Le PDG de Subaru va temporairement renoncer à son salaire, tout comme d'autres dirigeants du constructeur automobile japonais, pour s'excuser d'avoir laissé son entreprise livrer des véhicules sans recourir à du personnel certifié pour procéder à l'inspection finale. Des clients avaient ainsi récupéré des voitures non conformes.

Un porte-parole de Subaru interrogé par l'AFP a précisé que les dirigeants exécutifs, y compris le PDG Yasuyuki Yoshinaga, comptaient renoncer à leurs salaires de décembre à mars prochain.

Subaru a dû rappeler le mois dernier 395.000 véhicules au Japon, pour un impact financier quantifié par le groupe à 20 milliards de yens (150 millions d'euros). Le constructeur a présenté les conclusions d'un rapport externe sur cette affaire et annoncé des mesures correctives pour éviter une répétition de ces dysfonctionnements, affectant uniquement le marché japonais.

Une affaire qui ressemble à celle de Nissan

Cette affaire ressemble à s'y méprendre aux déboires de son compatriote et rival Nissan: pour des raisons similaires, l'allié au français Renault avait dû rappeler en septembre plus d'un million de véhicules produits et vendus au Japon depuis 2014. Nissan avait ensuite dû interrompre sa production dans le pays pendant environ deux semaines, entre fin octobre et début novembre, afin d'en finir avec ces mauvaises pratiques qui duraient depuis des années.

Le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, a également renoncé à une partie de son salaire jusqu'à fin mars prochain, une pratique courante chez les dirigeants nippons après un scandale éclaboussant leurs groupes. Outre Nissan et Subaru, d'autres grands noms de l'industrie japonaise ont été ébranlés par des scandales ces derniers mois.

Une longue série de scandales comparables

Le sidérurgiste Kobe Steel, le groupe de matériaux Mitsubishi Materials et le fabricant de textiles techniques Toray ont tous reconnu avoir embelli des caractéristiques techniques de certains de leurs produits, sans toutefois remettre en cause leur sûreté.

À cette liste déjà longue s'est rajouté mardi un autre poids lourd industriel nippon, Hitachi, qui a confessé dans un communiqué que plus de 11.600 de ses ascenseurs installés au Japon ne remplissaient pas certaines caractéristiques imposées par le gouvernement, tout en assurant qu'ils étaient sûrs. Plus tôt cette année, l'équipementier japonais Takata a fait faillite, coulé par un scandale d'airbags défectueux à l'origine de plusieurs décès dans le monde entier.

D. L. avec AFP