Un lapin Orylag en cage. (capture d'écran)

Un lapin Orylag en cage. (capture d'écran)

L214

Il s'appelle Orylag. La contraction de son nom latin, "Oryctolagus cuniculus". Ce lapin commun, développé par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), est la dernière espèce domestique dont le mode d'élevage est dénoncé dans une vidéo choc par l'association L214. Orylag produit en effet une fourrure appréciée de l'industrie du luxe.

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"Les lapins Orylag sont forcés à vivre en cage durant toute leur vie. Ils ne voient jamais la lumière du jour, sont enfermés dans de petites cages dénuées de tout équipement, hormis mangeoire et abreuvoir, indique L214 sur son site, où une pétition est accessible. Le luxe ne peut pas s'affranchir d'un minimum d'éthique. Nous demandons à Dior, Fendi et Dolce&Gabbana d'assumer leur part de responsabilité et de renoncer à l'utilisation de la fourrure des animaux."

Selon Le Monde, qui a dévoilé la vidéo, l'association a déposé plainte devant les procureurs de Niort et La Rochelle pour mauvais traitement contre les élevages et contre l'INRA. Cette dernière a breveté en 1989 la marque Orylag et confié son exploitation à la société coopérative agricole des éleveurs d'Orylag. Elle doit cesser à l'été 2018 d'en fournir la semence aux éleveurs, qui devraient alors disposer de leur propre centre d'insémination.

Une mission d'inspection "sous 48 heures"

L214 a filmé de septembre à novembre les conditions de vie des lapins dans des élevages de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres. La coopérative d'éleveurs incriminés s'est dite "très surprise" par les accusations de l'association, tandis que l'Inra, qui a développé cette race de lapins et détient une unité d'expérimentation, a promis de mener "une mission d'inspection interne sur site sous 48 heures".

"[Ce sont] des animaux qui ont une certaine sensibilité, qui sont assez fragiles et c'est pour cela qu'on leur met les conditions les plus confortables possibles pour limiter la mortalité et les maladies, a expliqué à l'AFP le président de la coopérative Orylag à Surgères, Jean Boutteaud. L'Orylag n'est pas un lapin de garenne, ni un animal de compagnie, (...) il a des caractéristiques qui lui sont propres. On ne peut pas en effet le mettre dehors. A partir d'un certain âge, il faut le mettre en cage individuelle sinon ils se battent, il a un caractère agressif."

Des militants de l'association de défense des animaux L214 dans les rues de Tours, le 31 octobre 2017

Des militants de l'association de défense des animaux L214 dans les rues de Tours, le 31 octobre 2017.

© / afp.com/GUILLAUME SOUVANT

Fondée en 2008 par Brigitte Gothière et Sébastien Arsac, deux militants "végans", l'association "L214 Éthique & Animaux" veut "démontrer l'impact négatif de la consommation de produits animaux" et "nourrir le débat public sur la condition animale". Son nom fait référence à l'article L214 du code rural qui stipule que "tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce".

L214 est adepte des campagnes chocs et des images "volées" par des militants infiltrés. Depuis 2008, l'association a mis en ligne des dizaines de vidéos d'élevages et d'abattoirs.

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