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Libye

Migrants: la vidéo choc d'Amnesty international qui dénonce les complicités entre l'Europe et la Libye

Un migrant secouru par l'ONG allemande Sea-Watch au large de la Libye, le 6 novembre 2017

Un migrant secouru par l'ONG allemande Sea-Watch au large de la Libye, le 6 novembre 2017 - ALESSIO PADUANO / AFP

Dans un rapport publié le 12 décembre dernier, qui s'accompagne désormais de preuves en images, Amnesty international accuse les gouvernements européens de se rendre complices des violations des droits humains des réfugiés et des migrants perpétrées par la Libye.

Ils pensaient être secourus puis conduits vers les frontières européennes. Mais ces migrants, dont l'embarcation sommaire s'apprêtait à couler, ont été repêchés par des garde-côtes libyens dont la violence est sans équivoque. Sur ces images filmées par l'ONG allemande Sea-Watch, on peut en effet voir un homme, qui n'a pas eu le temps de monter sur la frégate, se faire traîner dans l'eau avant que d'autres ne se fassent frapper sur le ponton du bateau. Au cours de ce soit-disant "sauvetage" qui visait en fait à rapatrier les migrants sur le sol libyen où ils sont ensuite incarcérés dans des conditions déplorables, cinquante migrants ont trouvé la mort, rapporte Amnesty international.

L'ONG, qui lutte pour le respect des droits de l'Homme dans le monde, accuse les gouvernements européens de se rendre "sciemment complices des violences et des tortures infligées à des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus par les services libyens de l'immigration". Amnesty international a en effet retrouvé la trace de ce navire libyen, grâce au numéro 648 inscrit sur sa cabine de pilotage.

65% de migrants en moins sur les plages italiennes

Il s'agit en réalité d'un bateau donné à la Libye par le gouvernement italien, dans le cadre des accords conclus entre les deux pays afin de fermer la route migratoire en Méditerranée. Des accords qui visent notamment à apporter équipements, formation et assistance technique aux garde-côtes libyens afin de les aider à stopper les traversées de migrants.

Une stratégie qui semble avoir fait ses preuves puisque les arrivées de migrants sur les plages italiennes ont chuté de 65% entre juillet et décembre, par rapport à la moyenne aux mêmes périodes entre 2014 et 2016. "Mais les réfugiés et les migrants interceptés par les garde-côtes libyens sont envoyés dans les centres de détention où ils subissent des traitements terribles (détention arbitraire, torture, travail forcé, extorsion, homicides illégaux...)", dénonce Amnesty international.

Mélanie Rostagnat