«Blackface» : après Antoine Griezmann, le carnaval de Dunkerque accusé de racisme

Des internautes demandent l’annulation d’un événement intitulé « la nuit des Noirs ».

 La « nuit des noirs » aura lieu le samedi 10 mars.
La « nuit des noirs » aura lieu le samedi 10 mars. Les Noirs

    C'est une institution du carnaval de Dunkerque. Comme Antoine Griezmann, « La nuit des Noirs » se retrouve plongée dans la polémique du « blackface ». Depuis mardi, des internautes accusent cet événement de racisme et réclament son annulation.

    « Les Noirs », historique groupe de copains et pilier du carnaval de la cité portuaire nordiste, fêtent leurs 50 ans le samedi 10 mars dans une salle de spectacle dunkerquoise, le Kuursaal. Leur déguisement? Se maquiller la tête en noir, porter un collier d'os, un pull noir à col roulé et une jupe en raphia.

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    Un dress-code dénoncé sur les réseaux sociaux. Mardi, le groupe Facebook intitulé « Brigade Anti Négrophobie » a lancé un appel à ses membres à « s'inviter à cette fête » pour la dénoncer. Sur Twitter, des internautes ont créé le hastag #DunkerqueRaciste et incitent à appeler en masse la mairie de la ville pour leur demander d'annuler l'événement et à « pourrir » sur Facebook les organisateurs de l'événement.

    Face à la mobilisation, « les Noirs » ont décidé de fermer le groupe Facebook consacré à l'événement. « On en avait marre de se faire insulter de tous les noms, justifie au « Parisien » Pierre Vaillant, l'un des organisateurs. Il est impossible de débattre sereinement sur les réseaux sociaux. »

    « Annuler la nuit des Noirs ? Vous voulez rire ? »

    Agacé, il explique « attendre que cette polémique se tasse. Annuler la nuit des Noirs ? Vous voulez rire ? A Dunkerque, on n'annule pas une fête des carnavaleux. Ce que l'on a à répondre aux accusations de racisme ? Que chaque année, on a des amis noirs qui participent à la fête et que tout se passe très bien ».

    Le samedi 10 mars, « les Noirs » miseront sur leur service de sécurité pour écarter d'éventuels perturbateurs de l'événement. « On les paiera pour quelque chose cette fois, vu que d'habitude tout se passe très bien », lâche Pierre Vaillant.

    Interrogé par La Voix du Nord, un autre fondateur du groupe, Bernard Vandenbroucke a fait preuve de plus de réserve. «Nous avons fait enlever toute la publicité sur le bal sur les réseaux et attendons une rencontre avec les autorités», glisse-t-il.

    Contactée, la mairie de Dunkerque expliquait mercredi matin ne pas avoir eu vent de la campagne lancée sur les réseaux sociaux. « C'est un événement géré par des particuliers, nous ne sommes pas organisateurs de cette fête, explique-t-elle. Mais nous veillerons à sa sécurité, comme pour les autres manifestations du carnaval. »