Soudanais torturés après leur renvoi de Belgique: Ecolo, DéFI et CD&V demandent l'arrêt des expulsions

Des Soudanais expulsés puis torturés : Theo Francken en tort ?

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Par RTBF avec Agences

Les écologistes ont dénoncé mercredi la "monumentale faute de jugement" commise selon eux par le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, en renvoyant dans leur pays six Soudanais qui ont affirmé, selon le journal 'Het Laatste Nieuws', y avoir été arrêtés et torturés. Les écologistes, ainsi que DéFI, réclament l'arrêt des rapatriements vers le Soudan.

"Maintenant que nous en voyons les résultats, cette initiative irresponsable apparaît comme une monumentale faute de jugement de Theo Francken. Ces rapatriements vers le Soudan, ou vers toute autre dictature, doivent immédiatement s'arrêter et le gouvernement doit s'expliquer au parlement", a indiqué le député fédéral Benoit Hellings (Ecolo).

Theo Francken (N-VA) avait auparavant invité une "mission d'identification" soudanaise pour aider à reconnaître des ressortissant de ce pays, ce que les Verts avaient alors dénoncé avec force.

La question qui se pose maintenant est celle de la responsabilité de la Belgique

"Il apparaît aujourd'hui que les Soudanais renvoyés vers leur pays par la Belgique, en collaboration avec les sbires du dictateur Omar el-Béchir, ont été torturés à leur arrivée au Soudan", a souligné Benoît Hellings dans un communiqué.

"En Belgique, la délégation soudanaise disposait de la liberté la plus totale et faisait ce qu'elle voulait de ses ressortissants: aucune présence d'interprète, aucun contrôle de la part des autorités belges lors des auditions. Les droits de ces personnes ont été complètement bafoués. La question qui se pose maintenant est celle de la responsabilité de la Belgique par rapport à ces personnes torturées à cause de la négligence de son gouvernement", a poursuivi le député écologiste.

Selon Benoît Hellings, la faute commise par le secrétaire d'Etat "est lourde" et "ne peut pas rester sans conséquences".

Ecolo et Groen ont conjointement appelé le Premier ministre Charles Michel (MR), qui a politiquement validé cette mission de reconnaissance soudanaise, à prendre attitude. "Et vite", a réclamé Benoît Hellings.

Une faute politique grave qui ne peut rester sans conséquence

Pour Olivier Maingain, président de DéFI, "si les faits relatés sont confirmés, ceux-ci démontrent que l’accord avec les autorités soudanaises, soutenu par l'ensemble du gouvernement MR/N-VA, est une faute politique grave qui ne peut rester sans conséquence”.

DéFI prévient d'ores-et-déjà que Véronique Caprasse, députée fédérale DéFI, interpellera ce jeudi en séance plénière de la Chambre le Premier ministre afin de lui demander "qu’il s’engage à arrêter immédiatement tout renvoi de demandeurs d’asile soudanais vers leur pays vu le risque réel - et aujourd’hui avéré - d'être soumis à des actes de torture ou à des traitements inhumains ou dégradants".

"Ce que nous redoutions s'est hélas produit", a regretté mercredi la députée Nahima Lanjri (CD&V). 

L'expulsion de Soudanais doit être suspendue tant que toute la clarté n'a pas été faite en la matière", a estimé la députée, spécialiste des questions de migration au sein de son parti.

La parlementaire se dit "déçue que les avertissements invitant à une extrême prudence dans la collaboration avec le régime soudanais et sa mission d'identification n'aient pas été entendus". La procédure d'asile doit pouvoir être entourée de garanties qui valent aussi en cas d'expulsion, a-t-elle souligné.

"Force est de constater que la mission d'identification (soudanaise) a souffert d'un manque de contrôle et que les garanties permettant d'assurant que ces ressortissant ne souffriraient pas d'un risque de torture ou de traitement inhumain étaient insuffisantes. Tant que ce risque existe et tant que nous ne disposons pas d'une sécurité absolue, il n'est pas permis de renvoyer des gens. L'expulsion de Soudanais doit être suspendue tant que toute la clarté n'a pas été faite à cet égard", demande Mme Lanjri.

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