Rédacteur en chef accusé d'attouchements au travail

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SuisseRédacteur en chef accusé d'attouchements au travail

Une douzaine de femmes accusent Werner de Schepper, rédacteur en chef adjoint au «Schweizer Illustrierte», de gestes déplacés.

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Werner de Schepper occupe des postes à responsabilité dans les médias alémaniques depuis une quinzaine d'années.

Werner de Schepper occupe des postes à responsabilité dans les médias alémaniques depuis une quinzaine d'années.

Werner de Schepper est dans de sales draps. L'ancien rédacteur en chef du Blick et l'actuel rédacteur en chef adjoint au «Schweizer Illustrierte» est accusé par une dizaine de femmes de gestes déplacés, comme le rapporte le Tages-Anzeiger.

Le journal zurichois a parlé avec 28 femmes évoluant dans l'entourage professionnel de Werner de Schepper. Certaines ont raconté comment le rédacteur en chef d'origine belge, qui a une formation de théologien, leur a touché les fesses, les jambes ou les seins.

Ces attouchements ont eu lieu au travail, dans un ascenseur, lors de fêtes d'entreprises, dans l'espace public et même parfois en présence de tiers. Les faits décrits remontent aux années 2003 à 2007 mais certains sont plus récents.

«Complètement dégoûtant»

Une ex-employée du Blick s'est dite choquée. Une collaboratrice du groupe AZ Medien affirme qu'«elle aurait démissionné s'il n'était pas parti lui-même». D'autres ont qualifié le comportement de Werner de Schepper de «complètement dégoûtant». Elles essayaient de ne pas trop s'approcher de lui lorsqu'elles le rencontraient dans les cages d'escalier.

Le rédacteur en chef était également connu pour avoir encouragé et soutenu bon nombre de ses collègues féminines. Toutefois, certaines de ses réflexions ont mis des collaboratrices mal à l'aise, comme lorsqu'il leur demandait en séance de rédaction si elles avaient besoin de sexe ou si elles avaient leurs règles.

Ringier ne lui reproche rien

Werner de Schepper dérapait également sous l'emprise de l'alcool et particulièrement lors des repas de Noël du groupe Ringier, comme le rapportent des témoignages. Il adorait danser, au point de prendre plusieurs chemises de rechange avec lui lors d'évènements festifs. Il n'hésitait pas à embarquer cavalièrement des femmes pour un pas de danse. Celles qui ne voulaient pas danser devaient se tenir à bonne distance mais certaines ont apprécié de tourbillonner sur la piste.

Le service de presse de Ringier affirme qu'il n'a pas connaissance d'incidents impliquant Werner de Schepper. Son dossier ne comporte aucune plainte et les allégations anonymes ne sont pas prises en compte. «Nous le regrettons si des collaboratrices n'ont pas dénoncé des comportements verbaux ou corporels déplacés», a indiqué une porte-parole.

D'autres exemples

Lors du repas de Noël de TeleBärn en février 2013, Werner de Schepper se serait montré particulièrement insistant auprès de ses futures collaboratrices, à tel point qu'elles s'en seraient plaintes à la direction. Une entrevue a ensuite eu lieu avec le chef de station.

Lorsque Werner de Schepper travaillait chez AZ Medien, ses collègues et ses supérieurs l'ont mis en garde à plusieurs reprises, mais de manière informelle. Le groupe n'a pas voulu prendre position et le principal intéressé n'a pas répondu aux questions du journal zurichois.

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