La violation du secret de l'enquête par l'ancien garde des Sceaux révèle une fois de plus le lien de soumission de notre justice à l'égard du pouvoir. Une réalité qui ne semble pas devoir changer.
Le scandale devrait ébranler notre République… Pourtant, après avoir fait quelques gros titres, suscité de rapides commentaires indignés, il s'est dilué dans le flot des nouvelles sans cesse renouvelées par la boulimie des réseaux sociaux, avant de disparaître des gazettes et des écrans. Paresse médiatique ? Indignation sélective des commentateurs ? Lassitude de l'opinion ou volonté politique de ne plus faire commerce des dévoiements d'un de ses membres ?… Il y a probablement un peu de tout ça pour expliquer, sinon comprendre, comment, deux jours après les révélations du Canard enchaîné, les regards se sont discrètement détournés de l'ancien garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas. Et de ses turpitudes présumées qui, au-delà de l'acte d'un homme, attestent une fois de plus le mal qui accable depuis des décennies notre justice…