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L'absence de main-d'œuvre compétente est le premier frein à l'embauche, selon l'Insee

Dans le bâtiment, 50% des entreprises qui signalent des freins à l'embauche estiment que c'est à cause de la pénurie de main-d'œuvre compétente. Lucarelli Temistocle/TEMISTOCLE LUCARELLI - Fotolia

En octobre 2017, la moitié des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment ont déclaré se heurter à des «barrières» les empêchant d'embaucher davantage de salariés en CDI ou CDD, d'après une note de l'Insee publiée jeudi.

C'est l'un des paradoxes de la reprise économique: les entreprises hexagonales peinent à recruter dans certains métiers. D'après une note de l'Insee publiée ce jeudi, la moitié des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment (qui représentent la moitié des emplois salariés de ces secteurs) déclarent se heurter à des «barrières» qui les empêchent d'embaucher davantage. Dans le seul secteur du bâtiment, 70% des entreprises signalent des freins à l'embauche de salariés en CDI ou CDD de longue durée, 57% dans l'industrie et 47% dans les services, selon cette étude effectuée en octobre auprès de 10.000 entreprises.

La pénurie de compétences est citée comme le premier frein à l'embauche. Depuis quelques mois, un tiers (32%) des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment affirment être «empêchées» à cause de «l'indisponibilité d'une main-d'œuvre compétente». Cet obstacle au recrutement est particulièrement signalé par les entreprises du bâtiment, ainsi que l'industrie automobile et le transport routier. En revanche, la barrière liée à «l'incertitude sur la situation économique» a tendance à diminuer, signe que le climat des affaires s'améliore bel et bien. D'autres freins au recrutement sont également cités tels que «les coûts liés à l'emploi» et la réglementation. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises, plus que les grandes, qui affirment subir ces freins à l'embauche.

Comment expliquer qu'il soit plus difficile pour la moitié des entreprises interrogées de recruter aujourd'hui de la «main-d'œuvre compétente» dans certains secteurs? «Qu'il soit plus difficile de trouver la bonne personne aujourd'hui qu'il y a un an, c'est normal: la création d'emplois a repris et il y a donc plus de concurrence entre les entreprises», explique Éric Heyer, économiste à l'OFCE. «C'est un bon signal. Ça veut dire aussi que les entreprises cherchent à recruter». Autre signal positif, analyse l'économiste: le frein de l'incertitude sur la situation économique est en baisse de 3 points par rapport à avril, (précédente note de conjoncture de l'Insee).

Pourquoi les entreprises du bâtiment sont plus nombreuses à déclarer être freinées pour embaucher à cause du manque de profils qualifiés, alors que 9,7% de la population active dans la France entière (9,4% en seule métropole) est au chômage? «La main-d'œuvre existe, elle n'est juste peut-être pas là où on en aurait besoin. Il faudrait aussi peut-être s'interroger sur l'attractivité de certains métiers. Ce n'est pas forcément un problème de formation», estime l'économiste alors que le prochain chantier social du gouvernement est axé sur la réforme de la formation et de l'apprentissage.

L'absence de main-d'œuvre compétente est le premier frein à l'embauche, selon l'Insee

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87 commentaires
  • machin-choses

    le

    Plastic Omnium rachète la start up Swiss Hydrogen à Fribourg hier, également hier à Fribourg le chinois Johnson Electric agrandi son usine, permis de construire en trois mois, édifice prêt dans 1 an, augmentation du nombre d'ouvriers qualifiés de 80 pour atteindre 400. L'économie suisse est rapide, ouverte au monde et forme des apprentis qualifiés. le taux de bacheliers est d'environ 25 % contre 90 % en France.

  • Patin-couffin

    le

    Pour avoir une MO qualifiée il faut la former et ceci a tous les niveaux de la direction jusqu’au manœuvre !
    Pour la former il faut que les compétents puissent dégager du temps et soient prêts a s'investir, sans penser qu'en donnant son savoir le formé va lui piquer son job (dans l’état d'esprit de 80% formateurs de terrains) !
    S'investir veut dire que la direction de l'entreprise ne soit pas dans le schéma; court terme "bénéfice et gain immédiat" et aucune vision a moyen et long terme !
    Qui a une vision a moyen et long terme, seuls les grands groupes, les grosses Pme et Pte les autres de moins de 10 salariés ne s’intéressent qu'au gain immédiat et la formation est le cadet de leurs soucis !
    Face a cela des jeunes diplômés, qui déjà demandent a toucher autant qu'un cadre supérieur sans avoir démontrés quoique ce soit, ou bien des non diplômés avec des capacités limitées... entre les deux extrêmes sont les meilleurs éléments a former pour qui se donne les moyens et croit a un vrai futur !

  • ACJM

    le

    ce n'est plus unprobleme, les migrants arrivent....

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