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Elections en Catalogne : Puigdemont vante « un résultat que personne ne peut discuter »

Plus de deux mois après le référendum d’autodétermination, les Catalans étaient appelés aux urnes jeudi pour renouveler le Parlement régional.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 décembre 2017 à 23h43, modifié le 22 décembre 2017 à 12h23

Temps de Lecture 3 min.

Pari gagné pour les indépendantistes ? Selon des résultats quasi définitifs, jeudi 21 décembre, les trois partis indépendantistes (ERC-CatSi, Ensemble pour la Catalogne, CUP) obtiennent la majorité des sièges au parlement régional — 70 sur 135. C’est toutefois le parti centriste libéral Cuidadanos qui arrive en tête des suffrages avec 25 % des voix (37 sièges) alors que la participation a atteint un niveau historique (82 %, contre 75 % en 2015).

La liste Ensemble pour la Catalogne, du président séparatiste destitué Carles Puigdemont, obtiendrait 34 élus, et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), de son ex-vice-président emprisonné, Oriol Junqueras, en aurait 32.

Avec les anticapitalistes de la CUP (4 élus), les trois listes indépendantistes obtiendraient ainsi ensemble 70 sièges et retrouveraient la majorité absolue dont elles disposaient dans le parlement dissous par le gouvernement central. Le parti du premier ministre, Mariano Rajoy, le Parti populaire, ne récolte que 4 % des voix et 3 sièges.

Puigdemont jubile

Le dirigeant séparatiste catalan en exil Carles Puigdemont a salué jeudi soir à Bruxelles la victoire du camp indépendantiste, soulignant que c’est « un résultat que personne ne peut discuter ». Il a ajouté  que c’était une victoire de la « République catalane » sur l’Etat espagnol.

Le Premier ministre espagnol Mariano « Rajoy a perdu le plébiscite qu’il cherchait », et le fait que le camp indépendantiste reste majoritaire est « une claque », a jubilé M. Puigdemont devant un petit parterre de militants indépendantistes catalans et de sympathisants nationalistes flamands réunis dans une salle du centre de Bruxelles.

« Je veux féliciter le peuple catalan parce qu’il a donné une leçon au monde », « une leçon de civisme et de démocratie ! », a lancé M. Puigdemont, un grand sourire au lèvre, après avoir été acclamé par l’assistance aux cris de « Président, président ! » « Nous avons gagné cette nuit le droit d’être écoutés! », a-t-il martelé. Mais la dureté de la campagne électorale et le risque que le bras de fer entre indépendantistes et gouvernement espagnol perdure « nous empêchent de sabrer le cava », a-t-il ajouté en référence au vin pétillant espagnol, l’un des produits phares de la Catalogne.

« L’Europe doit en prendre bonne note, la recette de Rajoy ne fonctionne pas » en Catalogne, a-t-il également jugé, en vilipendant la procédure utilisée par Madrid pour destituer l’exécutif régional et prendre le contrôle des institutions après que la région eut déclaré son indépendance.

L’UE ne change rien

« Notre position sur la question de la Catalogne est bien connue et a été réitérée régulièrement, et à tous les niveaux. Elle ne changera pas. S’agissant d’une élection régionale, nous n’avons pas de commentaire à faire », a indiqué pour sa part un porte-parole de la Commission européenne, Alexandre Winterstein.

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Depuis le début de la crise, l’UE s’est refusée à reconnaître l’indépendance unilatéralement proclamée par le Parlement de Catalogne, considérant qu’il s’agissait d’une « affaire intérieure » espagnole et appelant au « respect de la Constitution espagnole » que Madrid affirme défendre.

Deux mois de bras de fer

Ines Arrimadas s’apprête à voter, à Barcelone, le 21 décembre.

Ces élections se sont tenues plus de deux mois après le référendum d’autodétermination organisée par le gouvernement catalan, en dépit du refus de Madrid. Le oui l’avait alors emporté avec 90 % des voix, mais avec seulement 43 % de participation.

La Catalogne a « gagné le droit d’avoir un Etat indépendant sous la forme d’une république », lance alors le président catalan, Carles Puigdemont. S’ensuivent alors plusieurs semaines de tensions et d’ultimatums entre Madrid et Barcelone.

Le 27 octobre, les députés catalans votent une déclaration proclamant l’indépendance de la Catalogne par 70 voix pour et 10 contre. La rupture avec Madrid est consommée, mais la victoire symbolique est de courte durée.

Moins d’une heure plus tard, le Sénat vote l’application de l’article 155 de la Constitution, qui permet à Mariano Rajoy de placer la Catalogne sous tutelle. Le premier ministre espagnol assume la présidence de la région, destitue le gouvernement catalan, dissout le Parlement régional et convoque des élections régionales le 21 décembre.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Catalogne : pourquoi l’Etat espagnol peine toujours à fédérer

Alors que les unionistes commencent à se faire entendre et à se mobiliser dans les rues, M. Puigdemont est visé par une plainte du parquet, à la fin d’octobre, notamment pour « rébellion, sédition et malversation ». Il décidera alors de s’enfuir pour la Belgique, où il a fait campagne pour ces élections ces dernières semaines.

Le Monde avec AFP

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