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Les violences en Iran ont fait une douzaine de morts en 5 jours

Dans une nouvelle déclaration, le président Hassan Rohani a prévenu lundi que «le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles», une «petite minorité qui insulte les valeurs révolutionnaires».

Pour la quatrième nuit consécutive, des manifestants sont descendus dimanche soir 31 décembre dans la rue dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Téhéran, pour protester contre le gouvernement et les difficultés économiques - chômage, vie chère et corruption. Dix personnes ont été tuées lors des pires violences en Iran depuis le début de cette contestation inédite depuis des années dans le pays. Au lendemain de son appel au calme et à sa promesse «d'un plus grand espace pour les critiques», le président Hassan Rohani a averti lundi que «le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles», une «petite minorité» selon lui. Au moins 12 personnes ont péri depuis le début des manifestations. Un policier iranien a été tué par balle et trois de ses collègues ont été blessés dans la ville de Najafabad, a annoncé lundi un porte-parole sans préciser la date de l'affrontement.

«Certains protestataires armés ont tenté de prendre le contrôle de plusieurs commissariats de police et bases militaires mais ils se sont heurtés à une forte résistance des forces de sécurité», a déclaré la télévision publique qui n'a donné aucun autre détail et l'information n'a pu être recoupée auprès d'autres sources. Elle a aussi diffusé les images de dégâts causés par les manifestants. Ces derniers ont attaqué et parfois incendié des bâtiments publics, des centres religieux, des banques ou des sièges de la milice islamique du régime. Ils ont aussi mis le feu à des voitures de police. Des petits groupes de manifestants se sont rassemblés lundi soir dans un quartier du centre de Téhéran sous forte présence policière.

Contre la vie chère

À Izeh, dans le sud-ouest du pays, deux personnes ont été abattues et plusieurs autres blessées dimanche, selon le témoignage d'un parlementaire. On ne sait pas si ces deux morts font partie du bilan annoncé lundi par la télévision. Le gouverneur de la région, Mostafa Samali, a toutefois déclaré à l'agence de presse Fars que seule une personne avait été tuée, que l'affaire n'avait pas de lien avec les manifestations. Dimanche toujours, la police a fait usage de canons à eau pour disperser des manifestants dans le centre de Téhéran. Des rassemblements ont dégénéré en affrontements à Shahin Shahr, dans le centre du pays. D'autres manifestations ont été signalées à Sanandaj et Kermanshah ainsi qu'à Chabahar et Ilam.

Le mouvement de contestation a commencé en milieu de semaine à Mashhad, deuxième ville du pays, pour dénoncer la hausse des prix du carburant et la vie chère avant de s'étendre rapidement et prendre un tour politique. Les autorités doivent faire face au mécontentement de la population envers la politique économique du gouvernement d'Hassan Rohani ou, fait nouveau, l'intervention coûteuse de l'Iran dans les conflits en Syrie ou en Irak. Des manifestants appellent aussi à la démission du guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, et dénoncent la corruption des mollahs au pouvoir. Les manifestations se sont poursuivies en dépit du blocage par les autorités sur les téléphones portables des messageries Telegram et Instagram, utilisées pour appeler à manifester.

Le président américain Donald Trump, qui multiplie les tweets contre le gouvernement iranien depuis le début des événements, a jugé que «l'Iran failli(ssai)t à tous les niveaux malgré l'accord horrible conclu avec lui par Barack Obama», allusion à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien signé par Téhéran et six grandes puissances. «Le grand peuple iranien a été réprimé pendant de trop longues années. Il a faim de nourriture et de liberté. (...) IL EST TEMPS DE CHANGER!», a encore tweeté lundi Donald Trump. L'Iran a de son côté dénoncé les ingérences des États-Unis dans ses affaires.

(Avec agences)

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135 commentaires
  • jbw@abusinesstabloid.com

    le

    Soyons pragmatiques et réalistes, cette guerre économique entre Chiites, Sunnites, Juifs & occidentaux à démarré il y a bientôt 100 ans, comme l’écrit souvent l’expert géo économique @bernard jomard, il semblerait que les américains ai tiré un trait sur le marché Iranien, mais ils ne veulent pas que les européens ou russes et chinois en profitent, comme ils semble avoir tiré un trait sur le petit marché Cubain, que les Canadiens vont certainement reconquérir à lire : http://bernard-jomard.com/2017/07/09/guerre-qatar-arabie-saoudite-iran-syrie/

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