La fusion des régions est-elle une réelle économie pour les citoyens ?

Le bâtiment toulousain du conseil regional  ©Radio France - Stéphane Iglésis
Le bâtiment toulousain du conseil regional ©Radio France - Stéphane Iglésis
Le bâtiment toulousain du conseil regional ©Radio France - Stéphane Iglésis
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La fusion des régions, c'était il y a deux ans, jour pour jour : deux ans pour tout changer de la géographie régionale. Le nombre de régions métropolitaines est passé de 22 à 13, et les deux plus vastes sont la Nouvelle Aquitaine et la région Occitanie : coup de projecteur sur leur nouveau fonctionnement.

Avec

La Nouvelle Aquitaine et la région Occitanie, les deux régions les plus vastes de France, rassemblent 13 départements, une surface plus grande que l’Irlande et que 12 autres pays européens. L’Occitanie est par exemple, deux fois plus grande que la Belgique ou que sa voisine espagnole la Catalogne. Avec pour l’Occitanie-Pyrénées-Méditerranée, son nom officiel, deux pôles urbains d’importance inégale : Toulouse et Montpellier, Toulouse ayant cinq fois plus de population que Montpellier. 

Pour les citoyens, la vie quotidienne n’a pas changé car les élus ont tout fait pour rapprocher les politiques des deux anciennes régions. Il aura fallu d'ailleurs deux ans pour harmoniser les tarifs des trains régionaux, la façon de distribuer gratuitement ou pas les ordinateurs aux lycéens, ou pour avoir une même politique en faveur de l’aide aux entreprises ou à la culture.

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Si ce nouvel espace géographique a ouvert la nouvelle région vers la mer, il a aussi permis une plus grande dynamique touristique.

Session du conseil régional dans un hall du parc des expositions de Montpellier
Session du conseil régional dans un hall du parc des expositions de Montpellier
© Radio France - Stéphane Iglésis

Concurrence entre Toulouse et Montpellier : l’équilibre politique

Le siège administratif de la région est à Toulouse, mais les élus se réunissent pour délibérer près de Montpellier, dans une salle louée. Car avec deux pôles urbains concurrents, Toulouse et Montpellier, la majorité gauche plurielle a du se montrer imaginative pour que personne ne se sente oublié par ce chamboule-tout de la carte régionale. Ainsi Montpellier a récupéré les cinq sessions plénières qui réunissent tous les élus régionaux et les 12 commissions permanentes. 

Mais les 158 élus ne tenant ni dans la salle de l’hôtel de région à Montpellier prévue pour 67 personnes, ni dans celle de Toulouse, qui n’a pas été réaménagée, il faut louer, pour un coût de 100 à 200 000 euros par sessions, un hall du parc des expositions de Montpellier, à 10 kilomètres du centre-ville, au milieu d’une zone industrielle. Et à chaque fois, il faut monter et démonter les sièges, la tribune, les équipements audio-visuels. 

Résultat : les groupes de la droite, du centre et le Front national dénoncent une gabegie financière. Certains élus, y compris dans la majorité gauche plurielle, estiment que réaménager la salle toulousaine de l’hôtel de région permettrait de faire des économies.

Ce n’est pas l’avis de la présidente socialiste de la région, Carole Delga, qui fait remarquer que si le président de la République diminue le nombre d’élus pour le prochain mandat régional, il serait judicieux de ne pas se lancer dans des travaux inutiles. La majorité régionale souligne que le coût de fonctionnement de la nouvelle région n’a quasiment pas bougé avec 0,9 % en plus seulement.

"Reste, murmure un élu de la majorité actuelle, que si nous devions revoter à bulletin secrets pour savoir où nous devons nous réunir en session plénière, ce serait Toulouse qui rallierait la mise". L’hôtel de région toulousain a accueilli la session inaugurale de la nouvelle région, et tous les élus tenaient dans la salle.

Pour l’heure, pour la majorité régionale, pas question de changer quoi que ce soit, au nom aussi de l’équilibre géographique entre les deux pôles urbains de Toulouse et Montpellier : inutile de rallumer la guerre entre les deux villes en centralisant l’essentiel du fonctionnement régional à Toulouse.

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