Le blues des ex-ministres et députés confrontés à Pôle emploi

Après la vague de dégagisme qui a touché la classe politique, plusieurs figures de la hollandie peinent à retrouver un travail, révèle « Le Figaro ».

Par 6Medias

« Tu sers ton pays comme parlementaire et comme ministre, en essayant de  faire de ton mieux. Tu consacres une partie de ta vie à ton pays. Il  n'y a rien en retour, ni statut de l'élu ni création de passerelles   pour permettre de retrouver un emploi », persifle un ancien ministre de Hollande.

« Tu sers ton pays comme parlementaire et comme ministre, en essayant de faire de ton mieux. Tu consacres une partie de ta vie à ton pays. Il n'y a rien en retour, ni statut de l'élu ni création de passerelles pour permettre de retrouver un emploi », persifle un ancien ministre de Hollande.

© xavier de torres / MAXPPP / xavier de torres/MAXPPP

Temps de lecture : 3 min

Tout le monde n'a pas eu la chance de Jean-Yves Le Drian. Ministre de la Défense sous Hollande, le socialiste a été nommé au Quai d'Orsay sitôt Macron installé à l'Élysée. Le Breton fait figure de rescapé au regard de ses anciens collègues laissés sur le carreau après la vague de dégagisme qui a déferlé sur la France en mai 2017. En effet, pléthore d'ex-députés PS et ministres de l'ère Hollande ont délaissé les ors de l'hémicycle et des ministères pour la lumière métallique des néons de Pôle emploi, rapportent nos confrères du Figaro.

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« Tu sers ton pays comme parlementaire et comme ministre, en essayant de faire de ton mieux. Tu consacres une partie de ta vie à ton pays. Il n'y a rien en retour, ni statut de l'élu ni création de passerelles pour permettre de retrouver un emploi », persifle un ancien ministre sous le sceau de l'anonymat dans les colonnes du quotidien. Car contrairement à une idée reçue, les ex-ministres ne perçoivent pas de salaires à vie. Depuis un décret signé en 2012 par Hollande, l'indemnité atteint 9 440 euros brut mensuel pendant trois mois, sous réserve que l'allocataire n'ait pas retrouvé une activité rétribuée et que sa déclaration de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ait été correctement remplie.

« Le conseiller m'a reçue, mais il ne savait pas bien quoi faire pour m'aider »

Les députés sont mieux lotis. Une fois leur mandat terminé, les élus touchent une allocation dégressive de retour à l'emploi pendant six mois, le temps pour eux de se remettre en selle. La plupart des députés ayant été battus lors des législatives de juin, leur allocation arrive à son terme à la fin du mois de décembre. Beaucoup d'entre eux ont donc poussé la porte de Pôle emploi. L'occasion pour eux de se frotter, comme des millions de Français, à cette machine administrative pour toujours bien huilée. « Je ne rentrais dans aucune case du formulaire. Le conseiller m'a reçue, mais il ne savait pas bien quoi faire pour m'aider », se souvient l'ancienne députée socialiste des Yvelines Françoise Descamps-Crosnier. « C'est violent [...] Il y en a qui frisent la dépression, qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Mais ça, on ne peut se le dire qu'entre nous », se désole dans le Figaro Christophe Cavard qui évoluait dans l'hémicycle sous la bannière de l'Union des démocrates et des écologistes.

Plutôt que de demander la fameuse carte rose bien connue des demandeurs d'emploi, certains élus et ministres optent pour l'entrepreunariat. C'est le cas de Myriam El Khomri. Le porte-étendard de la loi travail peut se targuer aujourd'hui d'avoir monté sa société. « Je n'ai pas connu de difficultés particulières parce que j'ai vite monté ma propre entreprise de conseils aux entreprises dès le mois d'octobre. J'ai commencé à travailler sur plusieurs missions dans le domaine de la qualité de vie au travail », relate-t-elle au Figaro.

« Ce n'est pas simple de retrouver du boulot quand on ne fait pas partie d'un réseau »

D'autres tentent avec plus ou moins de succès de faire marcher leur réseau ou leur talent d'orateur pour se reconvertir, comme l'ancien conseiller de François Hollande, Gaspard Gantzer, ou Aurélie Filippetti, qui ont fait des apparitions ponctuelles en tant que chroniqueurs dans l'émission On refait le monde, sur RTL. Mais ce n'est pas donné à tout le monde. « Ce n'est pas simple de retrouver du boulot quand on ne fait pas partie d'un réseau, de la haute fonction publique, qu'on n'est pas énarque », peste un ancien ministre, qui note avec amertume que la fameuse promo Voltaire de l'ENA, celle de François Hollande, ne compte aucun chômeur dans ses rangs.

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Commentaires (97)

  • GEMOUG

    Dur de retrouver la "vraie vie", apres avoir bien profite des largesses de l'Etat !
    Ca leur permettra de connaitre le prix d'un timbre poste.

  • As de pique

    Comme au Monopoly.

    Retour Á la casa départ.

    Á d'autres les ors de la République !

  • TSLR

    Merci