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L'Egypte prépare une loi pour criminaliser l'athéisme
L'Egypte du président Abdel Fatah al-Sissi est plongée dans une crise des droits de l'Homme.

L'Egypte prépare une loi pour criminaliser l'athéisme

Le monde est fou

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Alors qu'une campagne contre l'athéisme fait rage, lancée par la direction générale des Fatwas, le Parlement égyptien va étudier un projet de loi visant à criminaliser l'absence de croyance en Dieu.

Les poursuites pour diffamation religieuse sont déjà légion en Egypte. La loi pourrait devenir encore plus répressive en criminalisant purement et simplement l'athéisme, soit l'absence ou le refus de toute croyance en un dieu.

Le magazineJeune Afrique rapporte ainsi que le comité religieux du Parlement égyptien a annoncé la dernière semaine de décembre qu'un projet de loi était en préparation pour interdire l'athéisme. Le projet n'a pas encore été voté par l'Assemblée mais il a reçu l'aval d'Al-Azhar, la plus haute autorité religieuse sunnite. Le député qui porte le texte considère dans Al-Chourouk, un quotidien national, que l'athéisme est "un fléau qui se propage surtout au sein de la jeunesse égyptienne". Il souhaite infliger des peines d'amendes et de prison contre ces "criminels" et surveiller Internet et réseaux sociaux.

Une mère perd la garde de ses enfants

Comme le rappelle Jeune Afrique, le code pénal égyptien prévoit déjà des poursuites contre le blasphème et la diffamation religieuse. Ces dernières peuvent mener jusqu'à 5 ans de prison. Avec une telle loi, la seule absence de croyance deviendrait un crime. Si la Constitution égyptienne garantit bien "la liberté de croyance", son article 2 déclare l'islam comme "religion d'Etat". Pour les laïques et les libéraux, un tel projet de loi violerait la Constitution.

Une campagne contre l'athéisme fait rage depuis quelques mois en Egypte après la publication d'un rapport anti-athées par la direction générale des Fatwas (sic). C'est dans ce cadre que, fin décembre toujours, une mère a été privée de la garde de ses deux enfants pour cause d'athéisme. Une décision sans précédent du tribunal des affaires familiales du Caire.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne