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Emmanuel Macron amorce un virage social

Emmanuel Macron lors de son message de voeux, le dimanche 31 décembre 2017.
Emmanuel Macron lors de son message de voeux, le dimanche 31 décembre 2017. © AFP PHOTO / STRINGER
Bruno Jeudy

La solidarité avec les plus défavorisés et la fermeté avec les migrants seront les piliers de la feuille de route du président Emmanuel Macron en 2018.

Emmanuel Macron a surpris, le 31 décembre, en délivrant des vœux très classiques sur la forme , prononcés assis derrière son bureau du salon d’angle et exceptionnellement longs. Avec une allocution de plus de dix-sept minutes, le chef de l’Etat a même tutoyé le record du général de Gaulle de décembre 1961 (un peu plus de dix-huit minutes), n’évitant pas à certains moments la grandiloquence.

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Sans s’attarder sur le bilan des sept premiers mois de sa présidence, pourtant plutôt encourageant, il a voulu offrir une image plus empathique. Qualifié de «président des riches» et de la «France heureuse», critiqué pour son manque de proximité, Emmanuel Macron a tenté de s’adresser à «tous les Français», évoquant les personnes en difficulté, les chômeurs et les sans-abri. Il a insisté sur les valeurs de «fraternité» et a réclamé «plus de concorde». Il a même promis davantage de «respect» pour l’opposition. Bref, des vœux compassionnels en forme de correction de tir. Un retour du discours de bienveillance du candidat de centre-gauche, loin de l’action du président de centre-droit qui s’est imposé –notamment avec ses réformes économiques d’essence libérale favorisant les plus aisés– au fil de ce début de quinquennat. Fini donc le discours du «premier de cordée» qui doit tirer tout le monde vers le succès, développé sur TF1 en octobre . Place, cette fois, à un «grand projet social» dont il entend faire l’un de ses chantiers en 2018. Le président n’a pas livré de détail sur le contenu. Ne craignant pas d’emprunter une citation au président américain John Kennedy («demandez vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour le pays»), Emmanuel Macron a regretté «les succès de quelques-uns» qui, selon lui, «nourrissent les égoïsmes». Des vœux de solidarité qui ne concernent pas les migrants. Sur ce point, le président a réaffirmé sa fermeté et apporté son soutien à son ministre de l’Intérieur. Pas question d’accueillir «tout le monde», a-t-il dit, citant cette fois le socialiste Michel Rocard. Pour le président, il est «indispensable» que l’Etat puisse «contrôler l’identité» des migrants.

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Des cérémonies de voeux expédiées en une petite semaine

Long, trop long à la télévision, Emmanuel Macron a publié, dans la foulée, sur le réseau social Twitter, une vidéo de vœux destinée à la «jeunesse», délivrant un message sensiblement identique mais d’une durée de moins de deux minutes, dans laquelle le président, souriant, est debout face à la caméra. Après avoir pris la parole chez l’animateur Cyril Hanouna et accordé une interview au site Konbini, le chef de l’Etat continue de soigner sa cote auprès d’une tranche d’âge qui s’intéresse a priori peu à la politique.

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S’il a pris son temps pour présenter ses vœux aux Français, le président va expédier la suite des cérémonies de janvier. Une petite semaine en tout et pour tout : vœux aux membres du Conseil constitutionnel, au gouvernement, puis à la presse (mercredi 3) et au corps diplomatique (jeudi 4). Il présidera à l’Elysée, mercredi à l’issue du conseil des ministres, un séminaire gouvernemental pour fixer «la feuille de route» de ce début d’année, qui sera marqué par l’arbitrage dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes. Car Emmanuel Macron l’a répété dans ses «vœux de conquête» en multipliant l’usage du mot «faire», décliné sur tous les sujets : «Je n’arrêterai pas d’agir en 2018».

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