Vaccination : à Courbevoie, le bras de fer entre une crèche et une maman

Guilain, le fils d'Elodie, a été refusé en crèche alors qu'il possédait un  certificat de contre-indication à la vaccination. Sa mère vient de saisir le Défenseur des droits pour demander des explications. 

Courbevoie (Hauts-de-Seine), octobre dernier. Elodie s’est vu refuser l’inscription en crèche de Guilain, 2 ans et demi, malgré un certificat de contre-indication à la vaccination.
Courbevoie (Hauts-de-Seine), octobre dernier. Elodie s’est vu refuser l’inscription en crèche de Guilain, 2 ans et demi, malgré un certificat de contre-indication à la vaccination. LP/YANN FOREIX

    Il y a quelques jours, une crèche l'a appelée pour lui dire qu'elle avait une place pour accueillir Guilain, son blondinet de 2 ans et demi, les lundis. « J'espère que cette fois cela ira au bout », souffle Elodie, sa maman de 34 ans. La jeune femme vient de saisir le Défenseur des droits, et a écrit à la mairie de Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour demander des explications après le refus d'une crèche de la ville d'accueillir son fils, non vacciné mais détenteur d'un certificat de contre-indication à la vaccination.

    Elodie l'assure : elle n'est pas contre les vaccins. Mais voilà, son grand-père a développé une myofasciite à macrophages, une maladie que certains scientifiques associent à la présence d'aluminium dans les vaccins mais qui reste très controversée, y compris du côté des autorités de santé qui ne la reconnaissent pas. « Je l'ai vu perdre toutes ses forces, se rappelle Elodie. Quand j'ai eu Guilain, j'ai fait le point avec mon médecin sur les maladies dans la famille. Il y avait des terrains défavorables à la vaccination, dont cette maladie auto-immune. »

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    Elle repart alors avec un certificat temporaire de contre-indication valable six mois, le temps d'examens plus poussés. A Paris, la crèche l'accepte, mais pas à Courbevoie où la famille a récemment déménagé. Insuffisant pour l'établissement qui devait admettre Guilain et permettre ainsi à Elodie de mener son activité de création de bijoux. « La directrice nous a dit non, puis la directrice de la petite enfance de la ville. Pour moi, il y a entorse à la loi », défend la jeune femme.

    La mairie justifie son refus

    Contactée, la mairie de Courbevoie justifie son refus : « Il s'agit d'un certificat temporaire, sans pathologie grave avérée. La collectivité a donc décidé de ne pas accueillir cet enfant non vacciné pour répondre à l'intérêt général. Les 60 autres enfants de cette crèche doivent être protégés. »

    S'il est vrai que la myofasciite suscite d'âpres débats, la justice a contredit la semaine passée les autorités sanitaires. La cour administrative d'appel de Nantes (Loire-Atlantique) a en effet ordonné l'indemnisation d'une secrétaire dentaire qui estimait être tombée malade après s'être fait vacciner contre l'hépatite B à la demande de son employeur. Une décision qui intervient au moment où l'obligation vaccinale est étendue à onze vaccins infantiles.

    En juin, Guilain soufflera sa troisième bougie et pourra ainsi prendre le chemin de l'école. Pour la mairie de Courbevoie, il est « clair » que le problème sera le même : « L'école ne pourra accepter de mettre en danger des enfants parce que l'un d'eux n'est pas vacciné. » « Je ne sais pas comment nous allons faire, répond Elodie. Car je ne prendrai pas le risque de mettre en danger Guilain s'il a une contre-indication aux vaccins. »