Kenshiro et Kengoro sont probablement deux des robots les plus perfectionnés au monde. Ce sont en tout cas ceux dont l'anatomie est la plus proche de celle des hommes. Construits par des ingénieurs japonais de l'Université de Tokyo, ils miment -presque- à la perfection les mouvements humains lors d'activité physique, rapporte Futurism. Ils sont, en tout cas, bien moins rigides que la plupart de leurs congénères.

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Dans leur étude récemment publiée dans Science Robotics (en anglais), les chercheurs expliquent que leurs robots devraient permettre, à terme, de mieux comprendre le corps humain et ses mouvements, "encore trop incompris".

Robot Kengoro Kenshiro

Capture de l'étude des chercheurs japonais publiée dans Science Robotics. Ici, la comparaison entre les robots rigides et Kenshiro (construit en 2012) et Kengoro (en 2016).

© / Science robotics

Kenshiro et Kengoro pourraient par exemple permettre de créer de meilleurs mannequins de crash test grâce à leur "souplesse" pour mieux comprendre les chocs et leurs effets. Ou encore aider à concevoir de meilleures prothèses, améliorer l'entraînement des sportifs ou servir de modèle pour la conception de futurs robots plus évolués, comme des "robots sauveteurs", ajoutent les chercheurs.

Un mécanisme de refroidissement très humain

Il faut dire que Kengoro peut faire des pompes, des abdominaux, des étirement et même des tractions. Soit mieux que la plupart des humains les moins sportifs. Grâce à son "système squelettique musculaire", doté de tendons et d'articulations artificielles, il peut même se dresser sur la pointe des pieds.

Il est aussi équipé d'un "système nerveux sensoriel" basé sur des détecteurs permettant de surveillance son équilibre et sa stabilité, précise l'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS), dans une vidéo publiée sur Youtube.

Mais sa capacité la plus surprenante est probablement... la transpiration. Car la machinerie complexe qui permet à ce robot de se déplacer comme un humain chauffe très rapidement. Les concepteurs de Kengoro ont donc intégré un système de refroidissement à eau dans le châssis mécanique du robot. Quand il chauffe trop, de la vapeur s'échappe de trous stratégiquement disposés le long de son squelette, ce qui permet de refroidir l'ensemble de la structure.

C'est presque le même processus qui s'enclenche chez l'Homme, qui évacue de l'eau par ses pores quand le corps est en surchauffe, lors d'un effort physique ou à cause de la fièvre.

Et demain,

Kengoro est également équipé d'un "faux cerveau". Et plus précisément d'un processeur et d'un algorithme "lui permettant d'utiliser des données déjà apprises pour agir sans que l'on lui ait dit explicitement quoi faire", précise AAAS. Mais attention, pas question ici d'un androïde qu'on pourrait confondre avec un être humain, comme dans de nombreux récits de science-fiction, de la série Westworld aux romans d'Isaac Asimov.

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Côté de la mécanique d'abord, si les progrès des chercheurs sont impressionnants, comme en témoigne le robot Atlas de Boston Dynamics capable de faire des saltos arrière, ils sont encore loin d'avoir toute la souplesse, la stabilité ou même l'agilité des êtres humains. Quant à l'intelligence artificielle (I.A.), si là encore les scientifiques font d'importants progrès depuis quelques années -notamment grâce aux réseaux de neurones artificiels- une I.A. rivalisant avec le cerveau humain est encore très loin d'être née.

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