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Macron justifie sa distance avec les journalistes et s'attaque aux "fake news"

Emmanuel Macron à l'Elysée mercredi.
Emmanuel Macron à l'Elysée mercredi. © Ludovic Marin/Pool/Reuters
La Rédaction , Mis à jour le

Sans répondre à aucune question, Emmanuel Macron a prononcé mercredi ses voeux à la presse à l'Elysée. Il souhaite s'attaquer aux «fausses nouvelles» et a longuement justifié sa distance vis-à-vis des médias.

S'il fallait une preuve définitive que les temps ont changé à l'Elysée pour les journalistes depuis l'élection d'Emmanuel Macron, elle a été apportée mercredi lors de ses voeux à la presse adressés depuis le palais présidentiel devant quelques centaines de journalistes. Alors que François Hollande avait transformé l'exercice en conférence de presse visant à lancer l'année politique, Emmanuel Macron a dédié son intervention aux seuls médias. Il n'a évoqué aucun autre sujet politique, mais a annoncé une offensive contre les «fake news», les «fausses nouvelles». «Toutes les paroles ne se valent pas», a-t-il martelé. Aux yeux du président, l'émergence des fausses nouvelles est «jumelle» de la «fascination illibérale» qui s'est emparée de certaines démocraties. «Nous savons que cela fonctionne, nous l’avons vu à l’œuvre à l’étranger», a-t-il affirmé sans citer l'élection de Donald Trump, où les autorités ont établi le rôle de la Russie dans l'attaque contre la campagne de 2016.

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Emmanuel Macron souhaite donc agir. «Nous allons faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles», a-t-il annoncé. «En période électorale, les contenus n’auront plus tout à fait les mêmes règles. (...) Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue afin de rendre publique l’identité des annonceurs», a-t-il indiqué, sans entrer dans les détails. Il a promis la possibilité de saisir le juge «avec une action en référé» en cas de propagation de fausse nouvelle. 

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Il propose une "certification" des médias et s'en prend à la pratique du journalisme politique

Cette contre-attaque fait directement écho aux propos du président lorsqu'il avait reçu Vladimir Poutine le 29 mai dernier. «Quand des organes de presse répandent des contrevérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes. Ce sont des organes d'influence. Russia Today et Sputnik ont été des organes d'influence durant cette campagne, qui ont à plusieurs reprises produit des contrevérités sur ma personne et ma campagne et donc j'ai considéré qu'ils n'avaient pas leur place, je vous le confirme, à mon quartier général», avait-il répondu à une question sur sa décision d'écarter Russia Today et Sputnik.

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Le président n'en est pas resté là. Appelant à une «certification des organes de presse», il a indiqué : «Il vous revient d’organiser les règles de votre profession si nous ne voulons plus que tout puisse se valoir.» Il a également longuement critiqué le comportement de la presse, brocardant «les propos d'antichambre». Le locataire de l'Elysée assume d'avoir mis de la distance entre lui et les journalistes politiques. «La proximité n’était bonne ni pour le pouvoir politique, ni pour l’exercice du métier de journaliste», a-t-il insisté. Il a rejeté «cette obsession de vouloir comprendre le contexte», prenant pour exemple ses voeux du 31 décembre , sur lesquels l'Elysée a entretenu le mystère. «Savoir si je ferai mes vœux de nuit, de jour, debout, assis ou couché n’a aucun intérêt!», a-t-il cinglé. Emmanuel Macron a ainsi résumé sa ligne : «Ni la confidence, ni la connivence.» Il a assuré en outre qu'il suivait de près les médias : «Je lis, j'écoute, je regarde.» A la fin de son discours, néanmoins, Emmanuel Macron est allé à la rencontre de quelques-uns des journalistes présents. Il n'aura en revanche répondu à aucune question devant l'oeil des caméras.

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