Expositions à Paris : dépêchez-vous, ça va fermer !

Dior, Gauguin, Penn, Barbara… vite, vite, il ne reste plus que quelques jours pour profiter de ces expositions événements à Paris.

 Au musée des Arts Décoratifs rue de Rivoli pour la rétrospective Christian Dior
Au musée des Arts Décoratifs rue de Rivoli pour la rétrospective Christian Dior LP/OLIVIER LEJEUNE

    C'est le début de l'année, mais pour elles, c'est la fin. Les expositions connaissent deux saisons, de septembre à janvier, puis de février à l'été. Tour d'horizon de nos préférées parmi celles qui s'achèvent d'ici la fin du mois. Le décompte a commencé.

    Jusqu'au 7 janvier

    Dior trop fort. « Le » succès de l'année : déjà 650 000 visiteurs environ. Des heures d'attente pour voir les 300 robes et vêtements du couturier Christian Dior et de ses héritiers à la tête de sa maison, de Saint-Laurent à Galliano. Bien plus qu'une expo sur la mode, une plongée dans la couleur, ses sortilèges, son alchimie. Vraiment exceptionnel. Deux solutions pour bien voir l'expo : venir dès 9 heures avec un livre pour patienter à l'entrée, deux heures avant l'ouverture. Vous y pénétrerez parmi les premiers. Ou profiter des trois dernières nocturnes. Arriver à 18h30-19 heures pour entrer à 20h30…

    Jusqu'au 7 janvier. « Christian Dior, couturier du rêve », Arts Décoratifs (Paris, Ier), 11 heures-22 heures, tarif 8,50-11€.

    Jusqu'au 14 janvier

    Madame Monet and Her Son d’Auguste Renoir (image courtesy National Gallery of Art)
    Madame Monet and Her Son d’Auguste Renoir (image courtesy National Gallery of Art) LP/OLIVIER LEJEUNE

    Monet les collectionne. Une expo Monet sans Monet. Marmottan présente les tableaux que le géant impressionniste achetait pour meubler sa maison de Giverny. Là-bas, on ne voit que les reproductions, voici les originaux : un nu de Renoir, intéressant car on réalise que Monet n'a jamais peint de nu, lui. Il collectionnait aussi Cézanne de façon visionnaire, à l'époque où le maître d'Aix n'intéressait personne. Manet, Caillebotte, Pissarro, Berthe Morisot : Monet avait l'œil, et pas seulement pour peindre.

    « Monet collectionneur », au musée Marmottan (Paris, XVIe), 10 heures-18 heures (21 heures le jeudi, à privilégier), fermé lundi, tarif 7,50-11€.

    Jusqu'au 21 janvier

    Mel Ramos, Tobacco Rhoda, 1965
    Mel Ramos, Tobacco Rhoda, 1965 LP/OLIVIER LEJEUNE

    Les couleurs du Pop Art. Le Whitney Museum de New York a prêté ses chefs-d'œuvre du Pop Art à Paris. Warhol, Lichtenstein, ces monuments qui se sont inspirés de la BD, de la pub, de la culture populaire, pour en faire des peintures acidulées, mordantes. Des découvertes aussi, comme Mel Ramos, qui a détourné des figures de pin-up, ou Tom Wesselman. De ce dernier, on découvre même un nu dont le modèle fut… la cinéaste Danièle Thompson. Réjouissante et rare exposition.

    « POP ART - Icons that matter » au musée Maillol (Paris, VIIe), 10h30- 18h30 (21h30 le vendredi) tous les jours, tarif 11-13€.

    Sommet de fétiches. Une exposition pour initiés ? Pas seulement ou alors dans un sens magique. Le Musée Branly présente 300 statuettes d'Afrique équatoriale ou atlantique, magnifiques et impressionnantes. Ces bustes et visages en bois décorés, protecteurs, passeurs, vous fixent dans les yeux. Art des Fang, Kota, Tsogo, Punu, comme une réunion au sommet de peuples et ethnies anciennes qui font parader leurs fétiches. Un prodige esthétique. Jusqu'au 21 janvier.

    « Les Forêts natales » au musée Branly Jacques Chirac (Paris, VIIe), 11 heures-19 heures (21 heures jeudi-vendredi-samedi), fermé lundi, 7-10€.

    Jusqu'au 22 janvier

    null The Pushkin State Museum of Fine Arts, Moscou
    null The Pushkin State Museum of Fine Arts, Moscou LP/OLIVIER LEJEUNE

    Souverain Gauguin. Cette exposition a commencé dans la polémique sur l'âge des vahinés que fréquentait Gauguin, liée à la sortie d'un film. Elle finit plus sereinement. Pas la grande foule le soir (ça vous laisse une chance) mais une succession de tableaux splendides, notamment la période océanienne bien représentée. avec des chefs-d'œuvre qui repartiront bientôt dans les musées russes, américains, asiatiques. On y approche un artiste hanté et sauvé par la couleur et l'intensité de la Polynésie qui lui offre enfin la lumière.

    « Gauguin l'alchimiste » au Grand Palais (Paris, VIIIe), 9 heures-22 heures ce vendredi et ce samedi, 9 heures-20 heures ce dimanche, puis 10 heures-20 heures, 22 heures le mercredi, vendredi et samedi, tarif 10-14€.

    Alfred Sisley, Le Déchargement des péniches à Billancourt null Ordrupgaard, Copenhague
    Alfred Sisley, Le Déchargement des péniches à Billancourt null Ordrupgaard, Copenhague LP/OLIVIER LEJEUNE

    Le Jardin secret des Hansen. Cette collection danoise du couple Hansen, des bourgeois danois de la fin du XIXe siècle, exposée dans une petite ville près de Copenhague, au Danemark, fait une tournée mondiale qui passe par Paris. Logique, elle abrite des chefs-d'œuvre français de Gauguin, Cézanne, Monet, Degas, Matisse… Encore ? Oui, mais on y voit des peintures que l'on ne connaissait pas, qui circulent rarement. Une aubaine.

    « Le Jardin secret des Hansen » au musée Jacquemart-André (Paris, VIIIe), 10 heures-18 heures (20h30 le lundi), tous les jours, tarifs 10,50-13,50€.

    Jusqu'au 28 janvier

    Marcel Imsand, Association Barbara Perlimpinpin
    Marcel Imsand, Association Barbara Perlimpinpin LP/OLIVIER LEJEUNE

    Tous les visages de Barbara. Elle est incroyable, cette expo. On entre vraiment dans l'album de famille de Barbara, en musique. Elle à vingt ans, joufflue. « Le chagrin ne nourrit pas mais fait grossir », dit-elle. Emancipée, amincie, cheveux longs, courts. Vraiment bluffant ce coup de vent dans une vie avec ses fêlures, ses armures, son or pur.

    « Barbara » à la Philharmonie (Paris, XIXe), 12 heures-18 heures (20 heures le vendredi), 10 heures-20 heures samedi et dimanche, fermé lundi, tarif 6-11€.

    Les soldats et leur barda. Il y a la guerre et ses temps morts, sans mauvais jeu de mots. « Dans la peau d'un soldat » montre le quotidien de ces hommes, des guerriers romains aux militaires français engagés en Afghanistan, à travers leurs armes, leur tenue, mais aussi leur nécessaire et accessoires, des jeux de cartes aux sachets de thé. A travers 300 objets, on s'engage… d'une salle à l'autre.

    « Dans la peau d'un soldat, de la Rome antique à nos jours » au musée de l'Armée aux Invalides (Paris, VIIe), 10 heures-17 heures, tarif 8,50-12€.

    Jusqu'au 29 janvier

    Le séchage des voiles (Bateaux de pêche), 1905. Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou null Adagp
    Le séchage des voiles (Bateaux de pêche), 1905. Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou null Adagp LP/OLIVIER LEJEUNE

    Derain le fauve. Dix ans, et puis la guerre, et ensuite un retour au classicisme. « André Derain, la décennie radicale » raconte ses années fauves, incandescentes. Derain a des bleus si intenses qu'ils vous éblouissent, des verts paradis. Ses paysages, ses portraits, celui de « Madame Derain en vert », puis déjà sa première évolution vers un réalisme magique, plongent dans l'enchantement. En 1914, Derain est enrôlé. En première ligne. Il survit, mais détruit. Fin du fauvisme. Jusqu'au 29 janvier.

    « Derain, la décennie radicale (1904-1914) » au Centre Pompidou (Paris IVe), 11 heures-21 heures, 23 heures jeudi, fermé mardi, tarif 11-14€.

    null Condé Nast
    null Condé Nast LP/OLIVIER LEJEUNE

    En mode Penn. Irving Penn était un ascète dans un monde de paillettes. L'un des plus grands photographes du XXe siècle s'est spécialisé dans la mode, mais en expérimentant sans cesse de nouvelles techniques. Il avait aussi une science des portraits, ceux des grands de ce monde mais aussi les petits métiers, à Paris comme à Londres. Il photographie des tribus du bout du monde, et des mégots de cigarettes à New York. Tous les mondes de Penn.

    « Irving Penn » au Grand Palais (Paris, VIIIe), 10 heures-20 heures (22 heures le mercredi), fermé mardi, tarif 9-13€.