La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa le 20 octobre 2017 à Paris

La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes fait de la laïcité un "combat politique"

afp.com/ALAIN JOCARD

C'était il y a tout juste trois ans. Les frères Kouachi décimaient, arme à la main, la rédaction de Charlie Hebdo. Amedy Coulibaly, deux jours plus tard, après l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe, s'attaquait à l'Hyper Cacher, porte de Vincennes à Paris. Puis l'hommage: quatre millions de Français dans la rue avec un slogan, resté dans les mémoires, "Je suis Charlie". Trois ans plus tard, ce message d'unité s'est progressivement transformé en vecteur de débat politique et sociétal, centré sur la laïcité.

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Emmanuel Macron, jusque-là plutôt discret sur le sujet, devrait prochainement s'exprimer plus franchement. En ce jour de commémoration, il devrait néanmoins faire preuve d'une certaine discrétion, alors qu'aucun discours n'a été inscrit au programme. Ce dimanche, dans les colonnes du Parisien, c'est la secrétaire d'État en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes qui prend la parole pour faire de la laïcité un "combat politique, mais pas contre les croyants".

"Pour ou contre Manuel Valls?"

"Aujourd'hui, je suis toujours Charlie. Et surtout pour une République laïque, une et indivisible", avance-t-elle. La ministre, qui se rappelle du recueillement et de la veillée qui avaient suivi les attaques, alors qu'elle était adjointe au maire du Mans, appelle à l'engagement. "On ne peut pas être Charlie que quand ça nous arrange. Être Charlie pour moi, c'est ne pas transiger sur la liberté d'expression".

Pour elle, de nombreuses menaces pèsent aujourd'hui sur la laïcité, telle que définie dans la loi de 1905. Celle qui octroie à tout Français la liberté de croire ou de ne pas croire. "Une forme de radicalisation" pour commencer, qui menace "tout particulièrement le droit des femmes". La laïcité serait aussi malmenée "par tous ceux qui veulent lui ajouter un adjectif: ouverte, positive, fermée ou intransigeante".

Enfin, le débat sur la laïcité souffre selon Marlène Schiappa de sa trop forte personnalisation. "Dans ce débat, il faut sortir des questions de personnes. On me demande souvent si je suis sur la ligne de Manuel Valls. Mais la laïcité ne peut se réduire à la question: pour ou contre Manuel Valls? Obliger les gens à s'identifier à telle ou telle personne n'élève pas le débat."

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