Allemagne : le syndicat le plus important d’Europe exige la semaine de 28 heures

Publié le 8 janvier 2018 à 22h39
Allemagne : le syndicat le plus important d’Europe exige la semaine de 28 heures
Source : TOBIAS SCHWARZ / AFP

REVENDICATION – Un bras de fer social a été engagé ce lundi en Allemagne par le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall et ses 2,3 millions d’adhérents pour réclamer une réduction du temps de travail à 28 heures hebdomadaires. Le mouvement, inédit depuis plusieurs années, doit durer au moins une semaine.

Objectif : faire passer la semaine de travail de 35 à 28 heures hebdomadaires. Alors que l’Allemagne se cherche toujours un gouvernement depuis l’échec d’Angela Merkel à former une coalition, un bras de fer social s’annonçant comme l’un des plus durs de ces dernières années a été engagé ce lundi en par le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall pour réclamer cette réduction du temps d’activité professionnelle, en particulier dans le secteur automobile. 

Un mouvement qui doit petit à petit prendre de l’ampleur et durer une semaine au minimum. Si plusieurs dizaines de débrayages ont été recensés dès lundi dans tout le pays, IG Metall entend renforcer sa pression mardi en appelant à cesser le travail dans 143 entreprises. Conformément à une stratégie bien huilée, ces arrêts affectent des sociétés soigneusement choisies, telles Volkswagen, Porsche, Otis ou encore Bombardier. 

ARCHIVE - Durée du travail : toujours plus de 35 heures par semaine pour les salariés françaisSource : Sujet JT LCI
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Un conflit social qui pourrait s’enliser

Depuis octobre, le syndicat exige pour les 3,9 millions d'employés du secteur une augmentation salariale de 6%. Le patronat propose 2%. Rien d'inhabituel. Les parties se retrouvent en général à mi-chemin. Mais avec l’aménagement demandé du temps de travail, le conflit a pris une tournure inédite et pourrait créer des points d’achoppement. Concrètement, IG Metall revendique un financement par les employeurs de la réduction qui permettrait une compensation partielle de la perte de salaire. La formule serait valable deux ans maximum et le patron devrait alors garantir un retour à un poste à plein temps.     

Les travailleurs ne sont pas que des travailleurs, ils ont des vies personnelles
Olivier Höbel, responsable berlinois d’IG Metall

"Les travailleurs ne sont pas que des travailleurs, ils ont des vies personnelles, des enfants, des parents âgés, tout ceci doit être pris en compte", résume à la tribune du rassemblement berlinois le patron local d'IG Metall, Olivier Höbel. La fédération patronale du secteur juge une telle exigence inadmissible et impraticable. Elle estime que près des deux tiers des salariés seraient éligibles à la mesure et redoute un casse-tête administratif ou des ateliers dépeuplés. Elle souligne également le risque de discrimination en cas de mise en place de ce régime pour les employés travaillant déjà à temps partiel avec un salaire réduit d'autant.

De quoi laisser entrevoir un enlisement du conflit. Si l'impasse se confirme, l'étape suivante pourrait être une grève dure, une rareté dans ce pays pétri de culture du consensus et de la cogestion. Sans avancée du patronat, il sera "extrêmement difficile de mener cette négociation salariale à bien en se bornant à des grèves d'avertissement", a prévenu ce week-end un autre responsable d'IG Metall, qui, avec près de 2,3 millions d'adhérents, est le syndicat est le plus important d'Europe. Assez pour lui permettre faire pencher la balance en sa faveur ? Réponse à partir de jeudi avec le début du prochain cycle de pourparlers. 


La rédaction de TF1info

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