Les énergies renouvelables bientôt toutes compétitives
Leurs coûts devraient atteindre entre 30 et 100 dollars le mégawattheure d'ici à 2020, là où les énergies fossiles affichent entre 50 et 170 dollars le MWh, note une étude de l'Irena.
Préférer les énergies renouvelables aux énergies fossiles ne sera plus, demain, un choix d'abord guidé par des considérations environnementales, mais un calcul économique comme les autres. La raison ? « Toutes les technologies renouvelables seront compétitives par rapport aux énergies fossiles en 2020 », annonce l'Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) dans sa dernière étude.
Selon l'Irena, qui tient sa huitième session annuelle ce dimanche à Abou Dhabi ( son blog pour suivre les débats en direct), les coûts de l'éolien et du solaire vont encore fortement baiser dans les deux prochaines années, au point que ces deux énergies seront globalement moins chères que les énergies fossiles (fuel, gaz, charbon). Ceux des autres énergies vertes (géothermie, biomasse, etc.) vont chuter également.
Les coûts moyens des renouvelables, qui varient selon les technologies, les gisements en énergie et les réglementations, devraient atteindre entre 30 et 100 dollars le mégawattheure (MWh) à cette date alors que les énergies fossiles affichent des coûts entre 50 et 170 dollars le MWh, note l'étude.
New @IRENA report finds all renewable technologies to be competitive by 2020 https://t.co/uBmp8A2lzs #IRENA8A
— IRENA (@IRENA) 13 janvier 2018
Dans l'éolien, des projets sont déjà régulièrement mis en service avec un coût de 40 dollars le MWh. L'an passé, les coûts moyens des nouveaux projets de parcs d'éolien terrestre et de centrales solaires ont fluctué entre 60 et 100 dollars le MWh, avec plusieurs records sous cette moyenne. Cela a été le cas aux Emirats arabes unis, au Chili, au Mexique et au Pérou dans le solaire.
Une décision économique intelligente
Tirées par les progrès technologiques, ces baisses de coûts offrent déjà aux investisseurs de meilleurs retours sur investissements (voir le tweet). Et elles bénéficient aussi d'une concurrence qui s'accentue et du développement de segments de marchés, comme l'autoconsommation dans le solaire.
Rapidly falling costs led to a much greater return on investment of renewables in 2016 https://t.co/d4Qfdfel3f #IRENA8A pic.twitter.com/jbPm9TD0FL
— IRENA (@IRENA) 13 janvier 2018
« Se tourner vers les renouvelables […] n'est plus simplement une décision faite au nom de l'environnement mais, de plus en plus largement, une décision économique intelligente », a lancé le directeur général de l'Irena, Adnan Z. Amin.
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Les meilleurs projets éoliens terrestre et solaire pourraient ainsi produire une électricité à un coût de 30 dollars par MWh, voire moins dans les deux prochaines années. Les autres énergies renouvelables devraient suivre la même tendance. En 2017, des projets dans la géothermie, la biomasse ou l'hydroélectricité se sont développés avec des coûts proches de 70 dollars le MWh.
Le solaire à concentration et l'éolien en mer progressent et certains projets prévus pour une mise en service entre 2020 et 2022 coûteront entre 60 et 100 dollars le MWh. Un exemple : les sociétés Dong et EnBW, récents lauréats d'un appel d'offres d'éolien en mer en Allemagne, l'ont emporté en se passant de subventions. « Cette nouvelle dynamique témoigne d'un changement significatif de modèle énergétique », poursuit Adnan Z. Amin.
Preuve qu'économie et écologie peuvent aller de pair, l'essor des énergies vertes permettra d'atteindre, d'ici à 2050, 90% de l'objectif de réduction des gaz à effets de serre voulu par la COP21.
Jean-Michel Gradt