Batho, une candidature surprise dans le marigot socialiste

AFP

Batho, une candidature surprise dans le marigot socialiste
Batho, une candidature surprise dans le marigot socialiste © AFP/Archives

Temps de lecture : 3 min

A la surprise générale, l'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho s'est lancée lundi à la conquête du Parti socialiste, dénonçant un "congrès illégitime" verrouillé par "une petite mafia politique".

La newsletter politique

Tous les jeudis à 7h30

Recevez en avant-première les informations et analyses politiques de la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

"Je suis candidate pour l'espérance et changer le système. Je conteste de A à Z les modalités d'organisation de ce congrès de confiscation, dans ce qui n'est plus un parti mais une petite mafia politique avec ses parrains, ses lieutenants, ses exécutants", attaque la députée des Deux-Sèvres, âgée de 44 ans, dans une interview au Parisien.

Alors que les militants socialistes doivent approuver jeudi de nouvelles modalités d'organisation du congrès, la vice-présidente du groupe PS à l'Assemblée nationale fustige un "traficotage des statuts" destiné à reconduire la "même aristocratie politique". Les nouvelles modalités prévoient un relèvement du nombre de "parrains" nécessaires pour déposer une motion: 5 % du Conseil national soit 16 membres, au lieu d'un seul auparavant.

Cette entrée en lice sous forme de déclaration de guerre a fait vivement réagir la direction du PS. "Etre candidate ne permet pas tout", a tweeté le coordinateur du parti Rachid Temal, dénonçant des "propos inacceptables" et un "manque de respect pour les militant-es et le PS".

Auprès de l'AFP, M. Temal rappelle que la modification des statuts, préparée par une commission statutaire présidée par François Lamy, a fait l'objet d'un débat et d'un vote au Conseil national le 9 décembre. Selon lui, le relèvement du seuil vise à privilégier des candidatures qui "rassemblent vraiment".

Mme Batho va-t-elle tenter de réunir les parrainnages nécessaires ? "Si j'avais voulu être une candidate classique, j'aurais organisé les choses de façon différente. J'ai fait le choix politique de présenter une candidature d'affrontement avec les règles de ce système", répond-elle à l'AFP.

"Personne n'avait vu cette manoeuvre qui est celle du congrès statutaire, qui a lieu avant le congrès (...) J'appelle les militants à se révolter", poursuit-elle.

+Mort définitive+

Dans son combat contre les "barons" de Solférino, Mme Batho obtiendra peut-être le concours de la justice. Un militant, Philippe Sopena, a en effet saisi le tribunal de grande instance pour obtenir l'annulation des nouvelles modalités d'organisation du Congrès des 7 et 8 avril, les jugeant "non-statutaires".

Que Mme Batho aille ou pas "au bout" de sa démarche, comme elle le promet, sa candidature ajoute à la confusion ambiante, avec déjà quatre prétendants au poste de premier secrétaire, dont trois issus de l'ancien courant majoritaire du PS --les députés Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas.

"Plus de 10 % du groupe PS à l'Assemblée est candidat ! Je ne vois qu'une seule solution: me présenter. Il faut un ancien député pour garder la cohésion du groupe actuel", ironise un proche de François Hollande.

Sur Facebook, le patron de la fédération de Haute-Garonne Sébastien Vincini a appelé lundi à dire "stop à la lutte mortifère des ego". "Aujourd'hui, le bal des ego s'accélère et c'est inadmissible au regard de notre responsabilité envers les militants et des idéaux de justice que nous ne devons pas renoncer à incarner", écrit-il.

"Cette lutte personnelle pour le pouvoir signera la mort définitive du Parti socialiste si rien n'est fait pour l'arrêter dans les heures qui viennent", souligne-t-il à la veille d'une nouvelle réunion du courant majoritaire pour tenter de trouver un accord entre les candidats.

Ces injonctions à l'unité n'empêchent pas le conseiller régional de Julien Dray de continuer à réfléchir à se présenter: "J'y pense, et même sérieusement", a-t-il déclaré dimanche sur BFMTV, en plaidant pour une "co-présidence" du PS "avec un homme et une femme".

M. Temal appelle lui aussi ses camarades à se rassembler, sans exclure de présenter sa propre motion.

15/01/2018 16:00:06 -          Paris (AFP) -          © 2018 AFP