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Calais : « On occulte l’urgence et la nécessité qui ont poussé les gens à venir jusqu’ici »

Pour Martine Devries, présidente de la Plate-forme de service aux migrants, « on exclut des personnes d’un hébergement possible ».

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Publié le 15 janvier 2018 à 14h39, modifié le 16 janvier 2018 à 19h39

Temps de Lecture 2 min.

Au centre d'accueil et d'examen des situations (CAES) de Croisilles, près d’Aras, le 13 janvier. Le lieu accueille une soixantaine de migrants, pour une capacité de soixante-dix places. Ici, trois afghans qui ont passé des mois dans la jungle de Calais.

A la veille de la venue d’Emmanuel Macron à Calais, la présidente de la Plate-forme de service aux migrants (PSM), Martine Devries, interrogée par Le Monde, fait le vœu que « la venue du président soit l’occasion d’amorcer une concertation avec les associations, qu’elles soient entendues sur l’existence de violences policières, notamment, et la nécessite absolue que ça s’arrête ». « Est-ce le travail des forces de l’ordre de s’opposer à la survie des gens ? », se questionne-t-elle, voyant « derrière cette mission le scandale du non-accueil ».

Le chef de l’Etat doit rencontrer, en fin de journée mardi, des acteurs associatifs. Les associations L’Auberge des migrants et Utopia 56, entre autres, invitées à le rencontrer, ont décliné cette invitation, selon un communiqué commun publié lundi 15 janvier.

Si elle juge « très cohérent » le projet de loi asile et immigration qui doit être présenté en conseil des ministres en février par le ministre de l’intérieur, la présidente de la PSM déplore qu’« accueillir mieux » conduise à « laisser les autres sur le côté ».

« Calais est et demeurera à 30 kilomètres des côtes britanniques », et « la question posée est celle de l’accueil des gens qui ne sont pas dans les clous », dit-elle, jugeant « inutile la distinction entre migrants économiques et réfugiés ». C’est comme énoncer, selon elle, que « mourir de faim n’est pas un problème » alors que « mourir de la guerre le serait ». « Or, il s’agit avant tout de respecter la dignité et la survie de ces gens », rappelle-t-elle.

« Les problèmes sont complexes », mais Martine Devries estime qu’ils « ne sont pas traités de manière complexe. Cela requiert la réflexion des experts au gouvernement ainsi que celle de ceux qui sont sur le terrain, sans que cette dernière soit balayée ni méprisée. »

« On exclut des gens qui de fait sont là »

Aux propos de la maire de Calais, Natacha Bouchart, qui déclarait, lundi matin sur RMC, que « des associations se servent régulièrement des migrants pour exister », la présidente de la PSM répond fermement :

« Les associations ne sont pas là pour elles-mêmes. Les bénévoles et les militants ne veulent pas cautionner la situation indigne qui est faite aux gens arrivés ici. (…) S’il n’y avait plus de migrants, on saurait exister d’autres manières ! »

Emmanuel Macron doit visiter mardi un centre d’accueil et d’examen de situation (CAES), à Croisilles (Pas-de-Calais). Si elle se félicite de la « mise à l’abri » de réfugiés, Mme Devries pointe cependant le fait que ces lieux de mise à l’abri « sont restrictifs » dans la circulaire du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, fixant « les objectifs et les priorités en matière de lutte contre l’immigration irrégulière », en date du 20 novembre 2017.

« Les “dublinés” ne peuvent pas se présenter dans ces centres », que le gouvernement souhaite multiplier sur le territoire, « car ils en seront très vite expulsés », « tout comme les réfugiés économiques ». « On exclut des gens qui de fait sont là. (…) Cela les pousse à échapper à ces mesures et à repartir dans la nature, sans papiers. »

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