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Plastic Odyssey, le premier bateau propulsé grâce aux déchets plastiques - Match Avenir

La Rédaction (reportage) et Thierry Carpentier (vidéo) , Mis à jour le

Les sacs et les bouteilles qui polluent nos mers transformés en énergie... C’est le projet de Simon Bernard, un Français de 26 ans. A bord d’un navire prototype, «Plastic Odyssey», cet ingénieur et officier de marine marchande voudrait récolter, stocker, puis changer le plastique en carburant avec un procédé embarqué innovant, totalement autonome, et capable de fournir près de 1 tonne d’essence par jour !

Paris Match. Comment avez-vous eu l’idée de cette odyssée ?

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Simon
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Simon Bernard, cofondateur de Plastic Odyssey. J’ai passé deux ans à naviguer autour du monde. A chaque escale, je me suis rendu compte qu’il y avait du plastique partout : dans la ville, sur les côtes... Et tout se déversait dans l’océan. Alors, avec mon copain de promotion Alexandre Dechelotte, nous avons fondé Plastic Odyssey. A l’instar de Solar Impulse, nous avons imaginé un bateau-laboratoire du recyclage qui ferait le tour du monde uniquement grâce aux déchets plastiques. Faire escale dans une île déserte, ramasser ces déchets sur la côte, et repartir grâce au carburant produit… L’équation est parfaite !

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En quoi consiste le caractère innovant du projet ?
La pyrolyse du plastique est une technologie émergente utilisée par les grandes usines américaines qui traitent des quantités très importantes de plastique. Notre objectif est de créer un système qui tient dans un conteneur standard (33 mètres cubes). Il pourra traiter jusqu’à 1 tonne par jour, et produire entre 700 et 1 000 litres de carburant. Le pyrolyseur est totalement autonome puisqu’il utilise l’énergie de 10 % du plastique pour transformer les 90 % restants en carburant.

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51 trillions de microplastiques dans les océans, soit 500 fois plus que d’étoiles dans notre galaxie.

A voir :  Energy Observer : Embarquement pour le futur

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“Nos technologies donnent de la valeur aux déchets. Ainsi, ils ne seront plus laissés à l’abandon”

Visez-vous à dépolluer les océans ?
Il est impossible de dépolluer les océans à cause des microplastiques qui restent au fond ! Seul 1 % flotte et pourrait être récupéré. Il faut donc prendre le problème à l’envers, en réduisant la pollution plastique des côtes. Et ce n’est pas en construisant de grosses usines qu’on va y arriver, mais au contraire en tissant un réseau mondial de micro–entreprises du recyclage qui traitent le plastique. Comme les abeilles ! C’est pourquoi nos technologies doivent être de taille réduite, libres de tout brevet, réparables facilement, et enfin low tech : robustes, simples, sans capteurs inutiles, faciles d’utilisation. Mais surtout elles donnent de la valeur à tous les déchets. Or, s’ils ont une valeur, ils ne seront plus laissés à l’abandon.

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En 2050, la masse des plastiques sera égale à la masse des poissons dans les océans. Chaque minute, 20 tonnes de plastique sont jetées à la mer.

Où en êtes-vous de l’avancement de votre projet ?
Nous débutons la construction d’un prototype de 6 mètres avec l’aide de nos investisseurs et des navigateurs Roland Jourdain et Michel Desjoyeaux. Ce démonstrateur sera le premier navire au monde à avancer grâce aux déchets plastiques. Il sera en fonction à l’horizon 2018.

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Transformation en 3 étapes
1. Un capteur infrarouge analyse et trie les déchets repérés en mer.
2. Une extrudeuse (ci-dessus) fond certains plastiques et les remodèle en matériaux utiles vendus aux escales.
3. Un pyrolyseur transforme tout type de plastique en carburant (ci-dessous).

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plasticodyssey.org .

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