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La première femme à avoir porté plainte dans l'armée pour harcèlement sexuel réclame un procès à Metz

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Une Lorraine, première femme à avoir porté plainte dans l'armée pour harcèlement sexuel, réclame que son ancien supérieur au Centre de recrutement de la Marine à Metz soit jugé, malgré un non-lieu. C'est ce qu'a plaidé son avocate devant la chambre de l'instruction ce mardi. Réponse le 22 mars.

Un centre de recrutement de l'armée en France
Un centre de recrutement de l'armée en France © Maxppp - PQR

C'est la première femme à avoir porté plainte dans l'armée : une ancienne secrétaire du Centre de recrutement de la Marine à Metz (Cirfa), réclame un procès pour juger son ancien supérieur hiérarchique qu'elle accuse de harcèlement sexuel. En mars 2017, un non-lieu a été rendu dans cette affaire au motif que l'infraction n'était pas constituée. Son avocate a plaidé ce mardi matin devant la chambre de l'instruction de Metz, pour annuler ce non-lieu. La décision sera rendue le 22 mars prochain. 

L'affaire remonte à l'année 2012 : la jeune femme, aujourd'hui âgée de 31 ans et qui habite en Meurthe-et-Moselle, porte plainte, excédée par le comportement de son supérieur.  Le dossier est lourd, rappelle son avocate, qui cite en exemple le surnom dont sa cliente était affublée : "petit chat" ou "little minou", dans ce centre de recrutement de l'armée où elle était la seule femme. Pour Me Elodie Maumont, la connotation sexuelle est évidente tout comme le mot de passe du service : "bite de port", que la jeune femme de 25 ans à l'époque, devait répéter régulièrement à la demande son supérieur hiérarchique. Pour rajouter à son malheur, elle avait, avant de porter plainte, présenté son problème à un contrôleur du travail qui s'est avéré être un ami de son supérieur hiérarchique et qui lui a tout répété. La jeune femme souhaiterait qu'il soit lui aussi jugé pour non-respect du secret professionnel. Le supérieur de la jeune femme au Cirfa a été sanctionné par sa hiérarchie et muté dans un autre service.

Imposer à quelqu'un un environnement de travail où vous avez des blagues sexistes, ce n'est pas possible"

Pour sa défense, les faits sont caractérisés, surtout à la lumière de l'affaire Weinstein. "Imposer à quelqu'un un environnement de travail où au quotidien, vous avez des surnoms inappropriés, des blagues sexistes, des mots de passe à répéter, des attitudes malveillantes, aujourd'hui, ce n'est pas possible, on est dans un contexte de travail. Je m'interroge pour savoir quelle serait la réaction d'un homme qui serait seul dans un contexte de travail purement féminin, avec des femmes qui parleraient toute la journée de leurs règles, de leur vagin, pour voir si ça le ferait rire... Ce qui compte, c'est le ressenti de la personne et si la personne ne l'accepte pas, ça constitue des violences", martèle Me Maumont. 

Il s'agissait simplement de blagues dans un contexte convivial"

L'avocat du supérieur l'armée, Me Olivier Rondu, avance de son côté qu'il s'agissait simplement de blagues dans un contexte convivial et que les violences ne sont pas étayées par les faits, par exemple sur le mot de passe controversé : "Les mots de passe n'ont jamais été imposés à cette dame. Ils existaient avant sa venue dans le service. Et ce mot de passe changeait tous les mois. C'était une obligation. Et donc le premier maître (ndlr: le grade du supérieur) faisait simplement répéter ce mot de passe." L'avocate générale demande aussi que le non-lieu soit confirmé et que personne ne soit jugé.

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