Ville par ville, où le soleil manque-t-il le plus en France ?

Depuis le début du mois, ce déficit touche presque tout le pays, comme le montrent les données de Météo France que nous nous sommes procurées.

 Lille n’a pas vu un hiver aussi gris depuis 1991 (photo d’illustration).
Lille n’a pas vu un hiver aussi gris depuis 1991 (photo d’illustration). AFP / Federico Gambarini

    On s'en plaint volontiers, on se sent fatigué, on ressentirait même une petite déprime... L'hiver est bien là et le soleil souvent aux abonnés absents. Une situation notamment constatée dans le nord de la France. Les statistiques confirment-elles la complainte du mauvais temps qu'on entonne sur les marchés et les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines? Clairement oui : entre le 1 er et le 14 janvier, sur la France entière, il y a eu seize heures de soleil en moins par rapport à la moyenne de référence, soit environ une heure de soleil en moins chaque jour.

    Dans le détail, 75 des 77 stations de Météo France dont nous avons les données ont enregistré un ensoleillement plus faible que la normale. Seuls Brest et Quimper ont le sourire, avec 3 heures de soleil en plus sur deux semaines. C'est dans le Sud-Ouest que le différentiel avec la normale est le plus important : on a perdu jusqu'à 37 heures de soleil à Aurillac, 33 à Bordeaux.

    Selon Météo France, Lille n'a pas vu aussi peu le soleil entre le 1er décembre et le 15 janvier depuis 1991, tandis qu'à Bordeaux et Rouen cet hiver rappelle celui, plus terne encore, de 1993-1994. « A cette saison, il est classique que des perturbations venues de l'Atlantique traversent la France d'ouest en est. Elles sont associées cette fois-ci à des brouillards persistants qui, en l'absence d'anticyclone, concourent au mauvais temps », explique Pascal Scaviner, responsable du service prévisions de La Chaîne Météo.

    D'après les météorologues, la tendance est partie pour durer au moins quelques jours. « Sur la huitaine qui vient, il n'y a pas beaucoup de soleil en vue », affirme jeudi François Gourand, prévisionniste à Météo France. « Jusqu'à fin janvier, on resterait sur un déficit de soleil de 10 à 20 % au nord de la Seine et de 30 % dans la région de Bordeaux ou sur la Corse », confirme Pascal Scaviner. Les perturbations sévissant désormais un peu plus au nord, vers le Royaume-Uni, la France peut néanmoins espérer une éclaircie.

    Depuis l'été dernier, le soleil se fait rare

    Si ce phénomène n'a rien d'exceptionnel, il fait suite à plusieurs épisodes mitigés, variables selon les régions, enregistrés l'an dernier. « Ce qui est paradoxal, c'est que de nombreux records d'ensoleillement ont été enregistrés en 2017, surtout dans le sud », remarque François Gourand.

    Comme le montrent des chiffres communiqués par l'organisme, le déficit global de soleil a commencé l'été dernier, juillet et septembre ayant été particulièrement plombés par la grisaille.

    Octobre a été une parenthèse enchantée puisque les Français ont pu bénéficier, en moyenne, de plus d'une heure supplémentaire de soleil par jour. Avant le retour de bâton du mois de décembre, mois dramatiquement sombre pour Grenoble (37 heures de moins par rapport à d'habitude) et plusieurs villes du Sud-Ouest, comme Albi (-27), Montélimar (-26), Limoges (-25), Bergerac (-22) et Bordeaux (-19). En revanche, Marseille n'a rien vu d'anormal (=) et l'ensoleillement a même été excédentaire à Nice (+11) et Colmar (+12).