Partager
France

La lutte des classes s'invite dans la guerre des sexes

C'est une sorte de transposition de la lutte des classes revue et adaptée au sexisme qui s’est avérée lors des critiques virulentes qui se sont abattues sur les 100 femmes qui ont signé la tribune du Monde pour faire entendre une voix différente sur le combat féministe

réagir
La lutte des classes s'invite dans la guerre des sexes !

La lutte des classes s'invite dans la guerre des sexes !

SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA

On n’en a pas fini avec cette fameuse tribune du Monde signée par 100 femmes faisant entendre une voix différente sur le combat féministe. L’affaire a viré au procès politique. Les signataires revendiquant un rapport de séduction avec les hommes et protestant contre une dérive puritaine dans une volonté de contrôle des rapports humains seraient forcément des femmes privilégiées vivant dans un univers protégé donc ignorant le vécu de celles condamnées au métro et au RER de préférence ! Jamais confrontées aux mains, aux fesses, ces femmes ont été prises à partie à cause de leur présumé milieu social (non sans la "bienveillance" de nombreux médias). Pour un peu elles étaient tondues comme traîtresses à la cause et elles ont été critiquées ouvertement sur leur mode de vie, leurs privilèges. Catherine Deneuve en est un peu le symbole, attaquée comme riche et ignorante de "la vraie vie" et des nouvelles générations. Pourtant qui peut croire que Catherine Deneuve ne sache pas faire la différence entre une agression sexuelle et la drague lourde ? Une femme, qui prêta ses traits à Marianne, symbole de la République Française, signataire d’un texte historique de soutien aux femmes, le "manifeste des 343 salopes" pro-avortement, rappelons-le.

Ainsi ces nanties favorisées seraient moins agressées que les autres ? Moins victimes de violences ? Qui pourtant se retrouvent dans tous les milieux sociaux. C'est bien une sorte de transposition de la lutte des classes revue et adaptée au sexisme.

Tout y passe : l’inégalité salariale (juste combat bien sûr) mais surtout ne pas rater l'occasion d'accuser les "chefs" de harcèlement du fait de leur position dominante.

La solution résiderait dans un totalitarisme menaçant consistant à tout reprendre à la base. Neutraliser les sexes et féminiser tous les univers en démarrant à l'école. Choisir son sexe pour un enfant serait l'idéal. Les études de genre sont une aubaine sur laquelle s'est appuyée l'ancienne ministre de l'Education Nationale. Nous en sommes arrivés au délirant projet de l'écriture inclusive qui, même rejetée par l'actuel ministre de l'Education Nationale, fait son chemin insidieusement jusque dans certaines grandes écoles.

Les féministes déchaînées s'affirment de gauche. Non perverties par une éducation bourgeoise, elles s’élèvent contre une galanterie réactionnaire qui ne rêverait que du retour du baisemain ! Il faudrait effacer toutes les conquêtes de l'amour courtois et ses codes qui nous auraient conduits aux extrémités que nous connaissons.

La polémique dans la polémique

Il faut réfléchir objectivement au pourquoi et au comment de la réalité de cette nouvelle guérilla, mais impossible d'aborder la question. Si vous vous risquez à parler du choc des cultures entre des hommes qui considèrent que la femme est coupable de la séduction qu'elle exerce (il faut la soustraire aux regards) contre ceux qui vivent avec des femmes libérées qui ont accédé à une liberté sexuelle égale à la leur, vous êtes violemment pris à parti. La bien-pensance socialiste hurle au racisme, vous êtes montré du doigt, coupable de "mettre la responsabilité du harcèlement des femmes sur le dos des musulmans"...  

Il faut rompre avec cette censure. La France, pays des droits de l'Homme, a voulu accueillir tous ceux qui le souhaitent, mais seulement accueillir : pas question d'intégration. Nous avons dédaigné le "melting pot", revendiquant le droit pour chacun de garder sa culture ; l'assimilation étant une forme de subordination intolérable, relent du colonialisme. Nous vivons avec ce credo indiscutable que toutes les cultures se valent mais jusqu'à un certain point. "Si toutes les cultures se valent, le cannibalisme est juste une question de goût et l’excision un principe de précaution" ! (Claude Levi-Strauss).

Les gouvernements successifs ont cru qu'il suffirait de suppléer au problème culturel par la loi. On n'éduque pas, on impose. Le résultat est probant !

Non, je ne dis pas que ce sont les musulmans qui sont responsables des violences faites aux femmes ! Mais il est clair qu'une nouvelle génération est confrontée à ce choc en ce qui concerne le rapport aux femmes. On observe un clivage entre les générations, ce sont les femmes de moins de 35 ans qui ont peur de ce que nous leur avons légué et qui dénoncent une drague répugnante et des insultes si elles ne répondent pas. ( Dans certains quartiers les femmes n'ont plus le droit de s'attabler aux terrasses de café. Une situation parfaitement décrite dans l'affaire des cafés de Sevran révélée par France 2).

Un féminisme intellectuel terroriste

Il faut admettre que tout est lié. Hormis la violence criminelle jugée comme telle : femmes battues, violées... On ne peut pas éluder un autre débat parallèle qui veut la disparition de tout ce qui fait notre héritage littéraire, historique, culturel. Quelle société française voulons-nous? Quels codes entre hommes et femmes? Quelle place est faite aux femmes et laissée aux hommes, ou l'inverse ? La bonne conscience de gauche refuse ce débat.

C'est toute une idéologie qui a saisi l'occasion de ce scandale hollywoodien (à rebondissement) pour se renforcer.

Il ne faut pas en rester là et accepter une pseudo "normalisation" absurde au prétexte qu'on aurait enfin "libéré la parole" des femmes après des milliers d'années ! Les Françaises ne participent pas à cette querelle, elles ne sont pas d'accord pour repartir de zéro et créer une nouvelle construction d'un rapport égalitaire du masculin féminin, assorti d’un nouveau jargon.

Sur ce sujet la France a été très regardée à l'international et non sans un certain espoir car elle a mis le doigt sur une vraie problématique et sur un féminisme intellectuel terroriste dans son désir de vengeance et de toute puissance. La France est le seul pays où les femmes qui ne sont pas d'accord ont osé s'exprimer, même si elles ont été traînées dans la boue par celles qui prétendent détenir la vérité politique sur les rapports entre les sexes.

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications