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EXCLUSIF. La France renonce à l'Exposition universelle 2025

Dans un courrier envoyé au délégué interministériel Pascal Lamy, Edouard Philippe annonce le retrait de la candidature française à l'Exposition universelle 2025 pour des raisons financières.

Thomas Liabot
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi que la candidature française à l'Exposition universelle de 2025 sera retirée.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé samedi que la candidature française à l'Exposition universelle de 2025 sera retirée. © Reuters

La France n'organisera pas l'Exposition universelle 2025. Samedi, Pascal Lamy, président du Groupement d'intérêt public Expofrance 2025, en a été informé dans un courrier de deux pages signé par Edouard Philippe . "J'ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l'exposition universelle, qui sera retirée", écrit le Premier ministre. Les élus concernés par le projet - le président du comité de candidature, Jean-Christophe Fromantin, la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse - ont également été informés samedi de la décision de Matignon.

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Priorité au "redressement de nos finances publiques"

Dans la lettre adressée à Pascal Lamy, l'ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Premier ministre pointe les "faiblesses structurelles" du modèle économique du projet. Au vu de ces éléments, Matignon estime que les engagements demandés fin septembre par Edouard Philippe concernant la "solidité du dispositif opérationnel proposé par la France" ne sont pas tenus. La candidature française a été déposée fin septembre auprès du Bureau International des Expositions (BIE) par l'association ExpoFrance 2025, qui bénéficiait du soutien de l'Etat mais aussi de la Ville de Paris, la Région Ile-de-France et la Métropole du Grand Paris.

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"La poursuite de cette candidature ne saurait prospérer sans le recours à une garantie publique", s'inquiète le Premier ministre, qui ajoute que la candidature française n'a pas les moyens de se consolider dans "le délai qui nous sépare de la visite de la commission d'enquête du BIE." Dans le contexte de "redressement de nos finances publiques", le chef du gouvernement refuse donc de "grever l'avenir [...] d'engagements supplémentaires non maîtrisés".

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Trois "faiblesses" pointées par Matignon

Dans le détail, Matignon estime que l'équilibre économique du projet français s'appuie sur la "cession gratuite du foncier par l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay, ce qui doit s'analyser comme une subvention publique".

Edouard Philippe ajoute que "la marge d'aléas" du projet "ne permet pas d'absorber certaines hypothèses de fréquentations défavorables". Les scénarios présentés par Expofrance 2025 tablent en effet sur une fréquentation comprise entre 35 et 40 millions de visiteurs et envisagent une hypothèse haute à 65 millions de visiteurs. Mais une fréquentation similaire à celle qui s'est tenue à Milan en 2015 (environ 20 millions de visiteurs) se traduirait par une chute des recettes de 1,3 milliards à 455 millions d'euros seulement. Matignon ne souhaite pas prendre un tel risque pour les finances publiques.

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Dernier point de blocage mis en avant par le Premier ministre, le manque de partenaires privés prêts à s'engager : "L'association n'a pas établi qu'il existe des acteurs prêts à s'exposer significativement au risque commercial de l'exposition", écrit Edouard Philippe.

Jean-Christophe Fromantin a réagi sur Twitter, tout comme Luc Carvounas, vice-président du comité d'organisation, qui a dénoncé une "décision incompréhensible".

Avec cette décision, il n'y a plus que trois candidats à l'organisation de l'exposition universelle de 2025 : la Russie (Ekaterinburg), le Japon (Osaka) et l'Azerbaïdjan (Bakou). Le choix du BIE sera connu en novembre 2018.

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