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L’ex-footballeur de légende George Weah investi président du Liberia

Avec ses promesses sur l’emploi et l’éducation, il a soulevé l’espoir d’améliorer la vie dans le pays, classé parmi les derniers du monde en termes de développement.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 janvier 2018 à 10h33, modifié le 22 janvier 2018 à 19h10

Temps de Lecture 3 min.

Enfant des bidonvilles de Monrovia devenu star planétaire du foot dans les années 1990, George Weah (51 ans) a entamé sa seconde vie en prêtant serment, lundi 22 janvier, comme président du Liberia, quinze ans après la fin de la guerre civile. Il succède à Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique en 2005, qui quitte le pouvoir après deux mandats successifs.

Lors de la cérémonie, dans le stade Samuel Kanyon Doe, une enceinte de 35 000 places bondée en périphérie de la capitale, le drapeau libérien a été abaissé puis hissé pour marquer la transition avec la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf, 79 ans, première femme élue chef d’Etat en Afrique en 2005, face à George Weah. Le nouveau chef de l’Etat, vêtu d’une tunique blanche, a prêté serment devant le président de la Cour suprême Francis Korkpor.

« J’ai passé beaucoup d’années de ma vie dans des stades, mais le sentiment que j’éprouve aujourd’hui est incomparable », a déclaré, entre les rugissements de la foule enthousiaste, l’ancien attaquant de Monaco, du Paris SG et du Milan AC, 51 ans, seul Africain à avoir remporté le Ballon d’or, en 1995. « Unis, nous sommes certains de réussir en tant que nation. Divisés, nous sommes certains d’échouer », a ajouté George Weah, qui est seulement, après Samuel Doe (1980-1990), le deuxième président de la plus ancienne république d’Afrique à ne pas appartenir à l’élite « américano-libérienne » descendant d’esclaves affranchis qui y domine la vie politique depuis 170 ans.

Accompagné de son épouse Clar et de ses enfants, il a placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption : « Nous devons y mettre fin. Nos fonctionnaires doivent avoir un salaire décent », a-t-il dit. Il a également lancé un appel au secteur privé, en assurant que « le Liberia est ouvert aux affaires ».

Espoir de changement

Les chefs d’Etat du Ghana, du Mali, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et du Togo étaient attendus à la cérémonie d’investiture organisée au stade Samuel Kanyon Doe, près de la capitale Monrovia. La France était représentée par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Des volontaires s’affairaient dimanche aux dernières décorations dans les rues de Monrovia, passant les ultimes couches de peinture dans une capitale où beaucoup nourrissent l’espoir d’un véritable changement dans leurs vies quotidiennes. « C’est la première fois que j’assiste au Liberia à un transfert pacifique du pouvoir », déclare à l’AFP Samuel Harmon, un marchand ambulant de 30 ans, à Monrovia. « Tout l’espoir de ce peuple et de ce pays repose sur lui. Chacun pense que s’il échoue, la majorité des gens seront déçus des hommes politiques. »

Pendant ses douze ans au pouvoir, Ellen Johnson Sirleaf est parvenue à maintenir la paix après des guerres civiles particulièrement atroces qui ont fait quelque 250 000 morts entre 1989 et 2003. Mais sur le plan des réformes économiques et sociales, son bilan est moins brillant et l’extrême pauvreté reste répandue dans le pays, classé parmi les derniers au monde en termes de santé, d’éducation et de développement.

La transformation d’une économie en dépression, encore largement dépendante du caoutchouc et du minerai de fer, et la réponse aux espoirs d’emplois des jeunes qui l’ont porté au pouvoir figurent parmi les premiers défis du nouveau président.

« Pressions »

« Vous voulez me voir comme un ancien footballeur mais je suis un être humain. Je m’efforce d’être excellent et je peux réussir », a déclaré samedi George Weah à des journalistes, réaffirmant que sa priorité était de maintenir la paix et rejetant les critiques sur son manque d’expérience dans la gestion des affaires publiques.

Des observateurs font cependant part de leur inquiétude sur la poursuite de la lutte contre une corruption endémique dans le pays. « Il subit des pressions de la part de plusieurs circonscriptions électorales. C’est peu probable qu’il nomme un gouvernement d’experts resserré comme il l’a annoncé après sa victoire », a jugé Malte Liewerscheidt, analyste politique dans un cabinet basé à Londres. Les noms qui circulent « indiquent clairement qu’on se dirige plutôt vers le remboursement de dettes politiques, suggérant une continuité de pratiques davantage qu’une nouvelle ère politique au Liberia », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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