“Il y a un an, elles marchaient, aujourd’hui elles sont dans la course” électorale, souligne le magazine Time en couverture de son dernier numéro titré “The Avengers”, les vengeresses.

Comme le résume l’hebdomadaire américain, “en 2016, elles étaient de simples électrices. En 2017, elles sont devenues militantes en réaction à l’amère défaite d’Hillary Clinton à la présidentielle. Aujourd’hui, en 2018, ces femmes cadres, médecins, enseignantes ou au foyer se lancent dans l’arène politique.”

“Vague rose”

Et le magazine d’égrener les chiffres de cette véritable “vague rose” à l’approche des élections de mi-mandat de novembre 2018.

79 femmes briguent – ou envisagent de briguer – des postes de gouverneures” à travers le pays, de quoi faire “voler en éclats le précédent record du nombre de femmes candidates”, qui date de 1994.

Du côté du Congrès, Time note une hausse de 350 % du nombre de candidates démocrates qui se présentent face à des députés en exercice par rapport à 2016, année où elles étaient quarante et une.

L’hebdomadaire souligne d’ailleurs que cette explosion du nombre de candidates “revigore surtout le parti démocrate”, puisque quatre fois plus de femmes démocrates que de femmes républicaines sont en lice pour se faire élire à la Chambre des représentants, tandis qu’au Sénat le ratio est de deux candidates démocrates pour chaque candidate républicaine.

De la rue à l’arène

Alors que les préparatifs battent leur plein pour la nouvelle édition de la grande marche des femmes qui ponctuera, le 21 janvier, le premier anniversaire de l’administration Trump, de nombreux médias américains soulignent que la “Women’s March” va, cette année, changer de dimension.

En 2017, 4,2 millions de personnes – dont beaucoup arboraient les fameux bonnets en crochet roses – ont défilé dans les rues des villes américaines le lendemain de l’investiture de Donald Trump : il s’agit de “la plus grosse manifestation de rue jamais organisée aux États-Unis”, note le magazine Newsweek.

Cette année toutefois, des divisions sont apparues au sein du mouvement, note le New York Times.

“Des différences de priorités et de tactique” se sont fait jour, notamment entre l’organisation Women’s March Inc., à l’origine de la grande marche de l’année dernière à Washington et qui a depuis continué d’organiser des manifestations en faveur de la justice sociale, et l’organisation March On, dont le principal objectif est de remporter des victoires électorales, en particulier dans les États républicains.

Le magazine Newsweek estime, pour sa part, que le mouvement est désormais “suffisamment large” pour abriter en son sein différentes tendances et un large panel de militants. Et de souligner : “En 2018, la marche des femmes n’a plus seulement pour objectif de résister à Trump, elle a pour ambition de renverser l’ordre politique.”