PARIS - En parcourant le 12e arrondissement de Paris ce dimanche 21 janvier, Christian Page est tombé sur des "cages à tigres". Sous un pont traversant l'avenue de Saint-Mandé, au croisement avec la rue du Gabon, ce sans domicile fixe remarque des grillages entourant des petits parterres d'herbe situés de chaque côté du pont.
Cet homme au compte Twitter très suivi s'empresse de poster les photos de ce qu'il voit. "Il y a deux solutions. Soit la ville de Paris veut installer des cages à tigres, soit c'est pour empêcher 'des gens' de s'abriter de la pluie", écrit-il en légende.
À Noël, Christian Page avait déjà interpellé la mairie de Paris après avoir remarqué des barrières installées sur des grilles d'aération d'un trottoir de la rue de Meaux, dans le 19e arrondissement de la capitale, "où parfois se posaient les SDF". La ville avait immédiatement répondu en décidant de les retirer, après avoir reconnu que ces barrières avaient pour but "d'empêcher les installations" de sans-abri. Elles avaient été posées "il y a huit ans", avant le mandat d'Anne Hidalgo.
Des grillages installés depuis au moins 6 ans
Pour Christian Page comme pour bon nombre d'internautes, ces aménagements s'apparentent à des installations dites "anti-SDF", du mobilier urbain dissuasif empêchant toute installation. Si la mairie de Paris d'Anne Hidalgo dit ne pas y avoir recours, les propriétaires privés, eux, font parfois cette démarche. La fondation Abbé Pierre et Emmaüs Solidarité dénoncent régulièrement ces installations avec le mot-clé "#SoyonsHumains".
Contacté par Le HuffPost, Christian Page explique avoir tweeté pour "montrer que ce genre d'installations est partout", qu'on peut "en trouver plein d'autres". "J'ai compris que des gens squattaient cet endroit quelquefois, parce qu'il y a des trous sur le côté, raconte-t-il. Donc ces grillages n'ont clairement pas été installés pour des raisons de sécurité". "L'ironie c'est que ça se trouve à 500 mètres du siège du Samu social", note cet ancien sommelier de 45 ans.
La mairie du 12e arrondissement de Paris, contactée par Le HuffPost, explique que les grillages sont installés "depuis 2013 au moins", avant l'élection de Catherine Baratti-Elbaz en 2014. L'application Google Maps permet en fait de voir qu'ils étaient déjà là en 2012.
"Depuis 2014, nous n'avons en aucun cas installé des dispositifs dits 'anti-SDF'" dans l'arrondissement, se défend la mairie du 12e, qui insiste sur ses actions menées "dans le cadre du traitement des personnes sans abri et des femmes isolées", comme "l'ouverture cet hiver de 500 places en centres d'hébergement d'urgence".
De son côté, le cabinet d'Anne Hidalgo assure qu'une "vérification va être faite rapidement afin de déterminer quand cet aménagement a été installé et pour quelle raison", comme "pour chaque signalement reçu sur le sujet". "Si cet aménagement est motivé par des raisons de sécurité, il sera conservé. S'il n'est pas justifié, il sera bien entendu enlevé", ajoute la mairie de Paris.
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