09 Jan

Autonomie alimentaire : le nouveau challenge du village écologique Langouët

À Langouët, toutes les nouvelles maisons seront dotées d'un jardin pour que les habitants puissent se lancer dans la permaculture.

À Langouët, toutes les nouvelles maisons seront dotées d’un jardin pour que les habitants puissent se lancer dans la permaculture.

Quand les habitants et les élus de Langouët, petit village de 600 âmes situé à une trentaine de kilomètres au nord de Rennes, décident il y a une vingtaine d’années de se lancer dans la transition écologique, force est de constater qu’il ne s’agissait pas que de belles paroles. Leur engagement est tel que la commune Zérophyto dès 1999 est aujourd’hui équipée d’une cantine 100 % bio, produit grâce à ses panneaux solaires 125 % de l’énergie qu’elle consomme, a fait construire deux lotissements écologiques, une pépinière d’activités centrée sur l’économie solidaire et sociale, un bar associatif, et comme si cela ne suffisait pas, vise désormais l’autonomie alimentaire.

« Cela veut dire, explique Daniel Cueff, maire de Langouët, que tout ce qu’on peut produire localement et consommer localement, il faut essayer de le faire, comme nous le faisons pour l’énergie. Récemment donc, dans le cadre d’une réflexion sur l’avenir du bourg, nous avons décidé que toutes les maisons qui seront construites à l’avenir seront dotées de jardin en permaculture. »

De la réflexion à l’action, le projet n’a pas tardé à se mettre sur les rails. La construction d’une maison test, expérimentale dites « Triple zéro » (Zéro énergie, Zéro carbone, O déchet) a débutée pour s’achever courant mars, avec les beaux jours.  Conçue par un laboratoire de recherche, cette nouvelle habitation baptisée BioClim House sera dotée d’une serre sur son toit pouvant permettre aussi bien de cultiver un potager, que de produire de l’énergie.

« Notre ambition est de lier habitat écologique et production alimentaire avec la permaculture pour que chacun, quels que soient ses moyens, puisse subvenir ses besoins alimentaires avec des produits sains. »

Dans le même temps, un appel à souscription a été lancé par la municipalité. Un prêt rémunéré au taux de 1,8% brut par an et sur 8 ans, qui a permis de récolter les 25 000 euros nécessaires à la création d’un centre de ressources, une ferme rurale à but pédagogique.

« Les gens qui viennent de la ville pour habiter à la campagne sont toujours plein de bonnes volontés pour faire leur jardin, mais ils sont aussi très occupés avec leur travail et ne savent pas forcément comment s’y prendre. Le risque, c’est que très vite, ils abandonnent. Grâce à ce centre, ils ne seront jamais seuls, il y aura toujours quelqu’un pour les aider »

Et pour se donner toutes les chances de réussir, une première formation a été programmée. Au mois de septembre prochain, plusieurs agriculteurs en permaculture, principalement de Rennes, accueilleront des habitants-stagiaires. Pour Daniel Cueff, l’objectif est clair, « tout ceux qui voudront acheter ou louer sur Langoüet seront choisis en fonction de leur envie ou non d’adhérer au projet.«