UFC Que Choisir porte plainte contre neuf fabricants accusés de dissimuler des nanoparticules

Confiseries, épices ou dentifrice contiennent parfois des nanoparticules aux effets méconnus sur la santé, sans que les consommateurs en soient informés, dénonce l'UFC-Que Choisir qui porte plainte contre neuf fabricants qu'elle accuse de dissimulation.

La rédaction Publié le 23/01/2018 à 16:37, mis à jour le 23/01/2018 à 16:39
Alors que des grandes marques garantissent utiliser de l'huile de palme Photo DR

Mais surtout, seulement trois en font mention, alors que "la réglementation oblige les fabricants à faire figurer la mention [nano] sur l'emballage dans la liste des ingrédients", affirme l'association, qui publiera les résultats détaillés dans son magazine à paraître jeudi.

"Liste noire"

Sur cette "liste noire des produits taisant la présence de nano" figurent les M&M's Peanuts (Mars), le dentifrice Aquafresh triple protection blancheur (GlaxoSmithKline), le déodorant Sanex Natur 48h (Colgate-Palmolive), ou encore le stick à lèvres nourrissant Avène Cold Cream (groupe Pierre Fabre).

Pour cette raison, l'UFC-Que Choisir a déposé plainte à Paris contre neuf fabricants: Groupe Casino (soupe Poule au pot déshydratée), JDE (préparation instantanée Cappuccino Maxwell House), Mars Chocolat France, Mc Cormick (épices Ducros Mélange malin italien), Colgate-Palmolive, Lavera (crème solaire Lavera 100% minérale SPF30), Avène, Coty (gloss effet 3D-33 brun poetic de Bourgeois) et GlaxoSmithKline.

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le gouvernement interpellé

L'association demande également au gouvernement de "publier la liste des produits alimentaires et cosmétiques silencieux sur la présence de nanoparticules" et "de poursuivre effectivement les fabricants en infraction". Suite aux alertes lancées par des ONG et à des tests de 60 millions de consommateurs ayant révélé la présence de l'additif E171 sous forme de nanoparticules dans des sucreries, le gouvernement avait annoncé fin août le renforcement des contrôles de la DGCCRF (répression des fraudes).

Les résultats de ces contrôles ont montré que 87% des 40 produits cosmétiques et 39% des 74 produits alimentaires testés contenaient des nanoparticules. Mais "un seul produit mentionnait, sur son étiquetage, la présence de tous les nanomatériaux identifiés", selon le ministère de l'Economie.

"La procédure est en cours pour demander aux fabricants de ces produits de se mettre en conformité", a indiqué mardi à l'AFP Alexandre Chevallier, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF, assurant que l'enquête se poursuivrait en 2018.

étiquetage sous "conditions"

"Nous sommes bien conscients de cette problématique soulevée par UFC-Que Choisir", a réagi le groupe Casino, assurant avoir engagé une démarche avec le fournisseur d'un additif présent dans l'arôme de sa soupe pour le "supprimer". "Ceci sera effectif dans les prochaines semaines", a-t-il assuré.

La Fédération française des entreprises de la beauté (Febea) a de son côté argué d'une règlementation européenne qui n'impose la mention "nano" que sous "deux conditions". "Il faut qu'il soit fabriqué intentionnellement, c'est-à-dire qu'il soit présent à plus de 50% dans un ingrédient, et il doit être insoluble ou bio-persistant", a déclaré à l'AFP Anne Dux, sa directrice des affaires scientifiques et réglementaires.

"Je doute fort que l'UFC-Que Choisir puisse déterminer elle-même si les marques respectent (ces) conditions", a-t-elle ajouté.

Selon les chiffres de l'association, dans certains produits, les additifs incriminés sont présents à 100% sous forme de nanoparticules.

Face aux inquiétudes liées aux effets sanitaires des nanomatériaux, en particulier le dioxyde de titane, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit conduire de nouvelles recherches en 2018 à la demande du gouvernement.

L'an dernier, une étude de l'Inra avait conclu que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l'homme, note l'Anses.

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Nice-Matin

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