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On en parle à Berlin : la faible mobilisation des députés français attriste Berlin

La commémoration du traité de l'Elysée a tourné court lundi à Paris où membres du gouvernement et élus ont déserté l'Assemblée nationale.

Par Catherine Chatignoux, Thibaut Madelin

Publié le 23 janv. 2018 à 18:11

Le contraste est saisissant. Solennelle et digne à Berlin, la célébration du 55e anniversaire du traité de l'Elysée s'est faite désinvolte et banale à Paris. La mise en scène avait été orchestrée de longue date. Pour fêter l'amitié franco-allemande et lancer l'initiative d'un nouveau traité de l'Elysée, il avait été prévu que dans la matinée, une délégation de parlementaires français se rendrait au Bundestag, où le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, prononcerait un discours devant le gouvernement et les élus allemands. Dans l'après-midi, le Palais-Bourbon devait accueillir, en miroir, une délégation allemande emmenée par le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble.

Standing ovation

Côté allemand, le contrat a été parfaitement rempli. Le Parlement allemand était réuni au grand complet, déclenchant même une standing ovation à François de Rugy lorsqu'il a évoqué le fait que « nos deux pays ne forment pas seulement un couple mais une famille ». La chancelière Angela Merkel a suivi l'intégralité du débat, marqué, pendant plus de deux heures, par des interventions à la fois politiques et personnelles. Pour le député chrétien-démocrate (CDU) Andreas Jung, « une heure de gloire de nos Parlements ».

Hémicycle clairsemé

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Mais l'accueil réservé à Paris aux représentants du peuple allemand a fait déchanter. Wolfgang Schäuble, qui a pris la peine de s'exprimer en français, semblait perdu face à un hémicycle plus que clairsemé. La grande majorité des élus français et membres d'un gouvernement qui s'affiche pourtant comme pro-européen et attaché à la relation franco-allemande n'a pas jugé bon d'être présente. On a pu compter environ 150 députés, soit un sur quatre. Non seulement le Premier ministre, Edouard Philippe, était absent - il recevait les autonomistes corses - mais la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, est arrivée en retard. « C'était un peu triste », reconnaît une parlementaire allemande surprise par la modestie de la réception.

« On a merdé »

« Ils étaient dans leur circonscription », explique-t-on à Paris, alors que les députés allemands sont revenus spécialement de leurs terres d'élection pour cette session spéciale. François de Rugy explique ce désintérêt par le fait que « l'Assemblée n'a pas l'habitude de s'affirmer sur les questions internationales ». La présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez, estime que la classe politique française « n'a pas pris avec la considération nécessaire cette commémoration qui prépare l'avenir ». « On a merdé collectivement », résume plus crûment un député de la majorité.

Catherine Chatignoux  (Thibaut Madelin, @thibautMadelin à Berlin)

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