Gérard Filoche, représentant de l'aile gauche du PS, est actuellement poursuivi pour avoir publié ce même photomontage sur Twitter, ce qui lui avait valu une exclusion du parti en novembre.

Publicité

Sur cette image, diffusée en février 2017 sur le site d'Alain Soral "Egalité et réconciliation", on voit Emmanuel Macron bras levés devant un globe terrestre, un bras ceint d'un brassard d'allure nazie orné d'un dollar à la place d'une croix gammée. Le tout sur fond de drapeaux américain et israélien et de photos de Patrick Drahi, Jacob Rothschild et Jacques Attali, et barré du slogan "En marche vers le chaos mondial".

"Emmanuel Macron est présenté comme une marionnette dont on tire les fils en secret. Derrière, il y a ceux qui ont le vrai pouvoir, et c'est les Juifs", a dénoncé la procureure. Selon elle, il y a là, "sans doute possible", "exhortation à la haine" envers la communauté juive.

Devant le tribunal correctionnel, Soral, de son vrai nom Alain Bonnet, a estimé faire l'objet d'un "procès politique" et expliqué ne pas comprendre "où est l'incitation à la haine ou à la violence".

Son site internet "incite les gens à envoyer des dessins humoristiques et critiques", a-t-il déclaré.

"On devrait avoir le droit d'attaquer Macron pour ce qu'il est, un agent du nouvel ordre mondial et de la finance mondialisée", a-t-il ajouté. "A mon avis, c'est un dessin assez gauchiste", "c'est pour ça que Filoche l'a relayé", a-t-il encore affirmé.

Plusieurs associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme se sont constituées partie civile.

Le photomontage "reprend l'intégralité des poncifs antisémites qui ont nourri la France depuis 1890", a estimé Me Ilana Soskin, avocate de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). "M. Soral a voué sa vie à expliquer les causes de l'antisémitisme par les turpitudes des juifs", a dénoncé son confère Stéphane Lilti, avocat de l'Union des étudiants juifs de France et de l'association J'accuse.

Soral, 59 ans, a déjà été condamné à plusieurs reprises, notamment pour provocation à la haine raciale.

Jugement le 20 mars.

Publicité